La conférence de presse du 5 novembre qui était la première sortie publique de ce membre de “la coalition (gagnante) autour de Maurice Kamto)” lui aura aussi servi de prétexte pour réaffirmer la solidité des liens entre le mouvement AGIR qu’il dirige et le MRC que conduit Maurice Kamto. Une rencontre de grands esprits en somme !
On a ainsi appris que contrairement à une rumeur infondée, les relations entre les deux anciens collaborateurs de Paul Biya et alliés à l’occasion de l’élection présidentielle de 2018 étaient au beau fixe : « Agir est en partenariat avec un mouvement politique. Et nous allons faire des partenariats avec le Mrc dans la perspective des élections à venir» a indiqué avec force monsieur Ekoka Penda, devant un parterre d’invités parmi lesquels des cadres de la direction du mouvement pour la Renaissance du Cameroun et des militants de ce parti.
Une perception plus encore négative du système Biya renforcée par la prison ?
Ceci dit, Monsieur Penda Ekoka dont la conférence de presse n’a pas pu se tenir hors de son domicile -le sous-préfet de Yaoundé 1er lui ayant refusé le récépissé de déclaration de cette réunion sous prétexte qu’il n’en avait pas précisé l’objet-, a fait savoir combien la détention illégale dont il a été victime du 28 janvier au 5 octobre 2019 lui avait découvert un régime qu’il croyait bien connaître, mais qui par certains aspects, a réussi jusque là à berner son monde « Étant en prison, on comprend mieux la situation : le régime a tout fait pour cacher son visage hideux ». Pour cette raison, il est désormais convaincu qu’« on ne peut changer ce régime que par une lutte politique», et que « Du coup, la voie institutionnelle n’est pas la principale voie à emprunter car la justice est aux ordres».
Pour illustrer son propos, il a évoqué l’exemple de l’Afrique du Sud d’une certaine triste époque : « Même l’apartheid était régi par une loi ; Mandela et les autres l’ont compris ». Alors, « nous devons d’abord conscientiser l’opinion ».
Ceux qui ont entendu Christian Penda Ekoka s’exprimer mardi se souviennent qu’à sa libération il y a un mois, Maurice Kamto avait mis en garde contre ceux qui croyaient que sa libération pouvait sonner le glas de la lutte entamée au lendemain de la présidentielle 2018, les avertissant de ce que le combat en question pour la réalisation des aspirations d’alternance, partagées par au moins la moitié des Camerounais, ne faisait que (re)commencer. Quelques jours après, c’est Ekoka Penda qui affirmait qu’il allait poursuivre la résistance contre la dictature.
Comme quoi, « rien est fini tant que ce n’est pas fini » !, pour reprendre une phraséologie chère aux activistes de la diaspora.