Dans les murs du Cameroun depuis mardi, 26 novembre, la mission tripartite conjointe Union Africaine-Commonwealth-Organisation Internationale de la Francophonie représentée au plus haut niveau par le président de l’UA, Moussa Faki Mahamat, les Secrétaires Générales Patricia Scotland et Louise Mushikiwabo, respectivement, a été reçue cet après-midi au palais de l’Unité par le président Paul Biya.
Les trois personnalités sont venues offrir les bons offices des organisations diplomatico-culturelles d’influence qu’elles dirigent pour la résolution des crises sociopolitiques et sécuritaires au Cameroun, pays en proie depuis quelques années à de nombreuses crises armées dont la moindre n’est pas la guerre de sécession de sa partie anglophone appelée euphémiquement ici “crise anglophone”, à laquelle il faut ajouter la crise politique née de la présidentielle controversée d’octobre 2018.
Premier à fouler le sol du Cameroun mardi, le président de la Commission de l’UA qui a été reçu par le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, a informé la presse que “Cette mission est une initiative de la Secrétaire Générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, en vue de contribuer aux efforts de paix dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest”. Il avait ensuite ajouté que la délégation allait avoir des rencontres de haut niveau avec les différentes parties impliquées dans les crises prévalant au Cameroun.
Mais à quelques heures de la fin de leur séjour jeudi, il est cependant difficile de dire avec certitude qu’ils se sont donné les moyens d’atteindre leur objectif. Car le problème le plus vraisemblablement insoluble du Cameroun restant la guerre dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, on n’a pas de nouvelles d’une rencontre entre les chefs de la mission conjointe et la partie anglophone dont le leadership le plus connu se trouve emprisonné à perpétuité.
Tout au plus sait-on que le président camerounais dont les intérêts sont généralement jugés antinomiques avec ceux de ses compatriotes, s’est félicité de la rencontre avec la délégation de l’UA, du Commonwealth et de la Francophonie, laissant ainsi planer de sérieux doutes sur la sincérité des visiteurs relativement à une véritable sortie de crise au Cameroun.