Dans le n°332 du 13 Décembre 2019 en page 8 de votre bimensuel la Nation, non content de ne pas avoir publié ledit droit de réponse dans les délais prescris (méritant au moins des excuses) et de violer allégrement toutes « les règles déontologique et l’éthique » journalistique prévues à l’article 12 du Code de la Communication en République Gabonaise qui y interdit tout commentaire. Tout comme Gabonactu, Afrique Presse et la Loupe, votre rédaction (à défaut de pouvoir identifier quelqu’un de précis) s’autorise à faire la leçon en matière de condition générale de publication de droit de réponse. Marquant mon grand étonnement de constater que ces arguments répétitifs d’un organe de presse à un autre, démontrent que nombre de professionnels de médias n’ont absolument aucune maitrise des textes régissant leur corporation. Ce qui est très grave à tout point de vue et obligerait normalement l’OPAM (l’Organisation Patronale des Médias au Gabon) à mettre en place des séminaires et autres formations afin d’actualiser les connaissances de tous en la matière.
Donc partant du respect de ce même principe, je m’autorise à prendre ma plume pour un bref cour de droit. Ainsi, dans votre « homélie » vous prétendez qu’un droit de réponse est, je cite : « un texte d’une longueur inférieure ou égale au document publié ». Pour un argutie du même acabit sorti par la rédaction du journal en ligne Gabonactu faisant-elle référence, au nombre de mots employés. Sauf que les dispositions de l’article 12 déjà citées de la loi n°19/2016 du 09 août 2016 portant code de la communication en République Gabonaise sont claires : « ….L’élément de réponse ou de rectification doit être publié dans le même format que le contenu incriminé. » auquel aucune autre disposition ne vient en renfort ; ne font nullement référence ni à la longueur du texte ou encore moins au nombre de mots utilisés. Indiquant que votre définition relève d’une interprétation personnelle et erronée, pouvant se justifier par les dispositions de l’ancien Code. Sollicitant à cet effet de vous mettre à jour dans vos connaissances, avant de publiquement vous exprimez comme expert en la matière.
De plus, un examen minutieux desdites dispositions démontre qu’en absence de définition exacte de la taille de la police (…12, 13, 14…), du caractère obligatoirement utilisé (Time news roman, Tahoma…), des dimensions d’une feuille (A5, A4, A3…) de son orientation (portrait, paysage), des mesures de ses marges (haut, bas, gauche droite) et de ses interlignes. Il est impossible de définir exactement le nombre de ligne à imposer pour la publication de tout droit de réponse en référence à l’article qui l’a suscité. Vu qu’un texte de même caractère et de taille de police différent ou de même taille et de caractère de police différent, n’occupe pas le même espace. Qu’en sus les organes de presse, dans une même publication, peuvent d’un article à un autre, faire usage de taille de police différente.
Ce vide juridique m’autorise donc (n’en déplaise à certains) à établir des textes selon mes normes limitées par ladite loi, d’où l’emploi des photos décriées. Sachant tout de même que ces textes sans aucune illustration, dépassent rarement deux pleines pages, c’est dire ! Et la responsabilité de la découverte et de la continuité de cette irrégularité dans le temps ne m’incombe pas, c’est à vous et à l’ensemble de la corporation qu’il revenait le devoir de la signaler et d’y faire des propositions de texte à l’entité attitrée qu’est la HAC. Ce qui semble ne pas avoir eu grand intérêt, jusqu’ à aujourd’hui.
De même l’argumentaire fallacieux notamment utilisé par le média en ligne Afrique Presse, justifiant n’avoir aucune obligation de publication ou quelconque responsabilité parce qu’ayant relayé l’information en provenance d’une autre source (Gabonreview notamment), ne vous exempte pas de l’obligation de publication de droit de réponse correspondant.
Ainsi donc, si vous voulez vous affranchir de l’obligation de publication de ce qui ressemble à « un publi-reportage pour vendre et soigner son image », pour reprendre vos propos scandaleux, insultants, méprisants et humiliants à l’endroit du magistrat que je suis et de l’ensemble de la corporation dont je fais partie, c’est très simple ! Abstenez-vous à l’avenir de publier ou relayer des articles qui permettent l’exercice de tout droit de réponse qui est (je le rappelle) un droit, pas un service.
Fait à Libreville, le 13 Décembre 2019
Madame Paulette Akolly
Président de la Cour d’appel judiciaire
de Libreville