La solidarité des Camerounais de la diaspora avec leurs compatriotes anglophones martyrisés par les entrepreneurs de guerre “unitaro-sécessionnistes”, doublée de la détestation du régime en place au Cameroun est montée de plusieurs crans dans l’esprit d’un activiste camerounais nommé Kayo Tchassem Brice (selon des informations sur sa véritable identité communiquées par un -ancien ?- policier camerounais résidant en France ), mais plus connu sous le sobriquet de “Max Senior Ivoire”, qui a publié jeudi sur les réseaux sociaux une vidéo probablement enregistrée la veille, soit le jour de l’an, dans laquelle il met en pièces, au moyen d’un couteau, le plus grand symbole du Cameroun, son pays d’origine.
« Ce drapeau c’est le drapeau de la trahison. C’est à cause de ce drapeau-ci, à cause de cette étoile qui a été adoptée sans le consentement de nos frères que des milliers d’entre eux sont en train de mourir aujourd’hui. Alors aujourd’hui, en tant que combattant pour la liberté et la justice dans mon pays, je ne reconnais pas ce drapeau comme étant le drapeau de mon pays. Je demande à ce que ce drapeau soit effacé et qu’on revienne au drapeau initial qui avait été choisi par nos pères, par les combattants pour la liberté du Cameroun », entend-on dire l’opposant dont l’acte, controversé pour certains, légitime pour d’autres, tiendrait selon ses propres explications, d’une certaine solidarité avec ses compatriotes des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dont certains affrontent violemment les forces de défense et de sécurité depuis près de trois ans, après avoir subi auparavant, pendant plus d’un an, une forte répression militaro-policière.
Et Max Senior Ivoire qui s’érige en justicier de ces gens qui avaient choisi librement de venir nous rejoindre sans contrainte. « Pourtant ils pouvaient très bien aller rejoindre le Nigeria voisin comme leurs frères du Northern Cameroon », d’affirmer :
Après avoir mis en lambeaux le drapeau officiel, “Max Senior Ivoire” s’est recouvert avec l’ancien drapeau, plus “consensuel”, adopté en 1961, dont la bande verte portait deux étoiles d’or, signe que deux entités étatiques s’étaient mises ensemble pour former la République Fédérale du Cameroun.
Comme il fallait s’y attendre en ce qui concerne un Cameroun dangereusement clivé, la “vandalisation” du drapeau camerounais est comprise, voire applaudie par de nombreux pourfendeurs du pouvoir, qui font porter au président Biya la responsabilité de l’enlisement de la crise anglophone, et qui par dessus tout assimilent l’Etat et ses symboles à cet homme d’Etat dont ils contestent non seulement la légitimité, mais également les méthodes violentes de résolution des crises sociales et politiques. Le cas justement de ce qui fut à ses débuts un ensemble de revendications corporatistes faites par des avocats et enseignants anglophones, et qui, du fait de la répression, est devenu une véritable guerre civile (avec des milliers de morts –dont des centaines d’éléments des forces armées et de police camerounaises-, des centaines de milliers de refugiés et déplacés internes, des centaines de milliers d’enfants privés d’éducation, des hôpitaux, marchés et établissements scolaires vandalisés et/ou incendiés, des centaines de villages incendiés avec champs et habitations par les forces combattantes qui se rejettent mutuellement la responsabilité de ces atrocités).
L’acte est en revanche vivement critiqué par d’autres Camerounais, notamment des partisans du régime en place, qui maudissent un acte antipatriotique et provocateur. C’est le cas de Junior Zogo, un ancien activiste anti-Biya de la diaspora, ci-devant commissaire de police, un temps radié des rangs des éléments de la Sûreté Nationale du Cameroun, mais qui, il y a quelques temps s’est rangé aux côtés du régime.
L’ancien agresseur du président Biya (incarnation de la plus haute institution du Cameroun) à l’hôtel Meurice à Paris en France le 7 Décembre 2013, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il « lance une Fatwa » contre Max Senior Ivoire.
a écrit en substance l’ancienne brebis égarée retourné à la maison des… “patriotes”. Des termes d’une rare violence qui laissent penser que de sérieuses menaces planeraient de son fait sur cet activiste.