Cameroonvoice. Acharnement, manœuvre de sabotage ou juste retour de manivelle? Isabel dos Santos, fille de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, n’est pas au bout de ses déboires au regard de ses rapports tendus avec les services de répression des crimes économiques de certains pays dont ceux de son propre pays, l’Angola
Si l’on en croit nos confrères de RFI, c’est avec des services d’investigations financières et économiques rattachés à la justice française que l’ex-“première fille d’Angola” a maille à partir cette fois-ci.
Des documents dont la Brigade Financière de la Principauté de Monaco en France est entré en possession, fonderaient celle-ci à indexer la première femme milliardaire d’Afrique au sujet par exemple de l’achat d’un appartement dans l’immeuble “Petite Afrique” à Monaco d’une valeur de 55000000 de dollars.
Ses documents qui ont fait l’objet d’une fuite dénommé “Luanda Leaks” (entendez les fuites de Luanda) montrent que la fortune de la fille aînée de l’ancien chef de l’Etat angolais serait bâtie sur l’exploitation abusive des ressources –financières, notamment- de son propre pays.
Une accusation à laquelle l’on serait d’autant plus tenté de donner du crédit qu’elle est l’aboutissement des investigations fort suivies de la Plateforme pour la protection des dénonciateurs d’abus en Afrique, en collaboration avec l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), en français Consortium international des journalistes d’investigation. Des investigations dans lesquelles se sont impliquées pas moins de 37 organisations de médias, dont le Guardian et le journal Expresso du Portugal, et qui ont accouché de centaines de milliers de documents dont BBC Panorama a eu accès à plus de 700 000 faisant état des transactions suspectes de la fille de l’ancien maitre de Luanda ainsi que des et révélant des informations compromettantes sur l’empire de la richissime milliardaire dont la fortune en 2020 est estimée à environ 3,3 millions de dollars américains.
Ces révélations choquantes font dire Andrew Josef Feinstein, Directeur Exécutif de l’ONG britannique Corruption Watch UK, que Mme Dos Santos a exploité son pays au détriment du peuple angolais. Pour l’ancien député Sud-africain, « Chaque fois qu’elle apparaît sur la couverture d’un magazine papier glacé quelque part dans le monde, chaque fois qu’elle organise une de ses soirées glamour dans le sud de la France, elle le fait en piétinant les aspirations des citoyens angolais ».
Isabel ne se laisse pas conter
Comme il fallait s’y attendre, la mise en cause n’est pas restée muette face à des accusations qui montrent de quel droit de préemption disposait la famille de l’ancien président sur les ressources financières du pays. Au contraire, elle impute ces accusations à une chasse aux sorcières sur fond de motivations politiques orchestrée depuis Luanda par le régime qui a pris le contrôle du pays après l’abdication de son père. La preuve, elle fait depuis au moins 2018 l’objet d’une enquête des autorités angolaises pour corruption et ses avoirs dans le pays ont été gelés.
Exilé aux Emirats Arabes Unis, selon certains, madame dos Santos qui vit à cheval entre l’émirat pétrolier et le Royaume-Uni, dispose des luxueuses et coûteuses propriétés dans le centre de la capitale britannique, Londres.