Environ 20.000 Ivoiriens sont attendus le 15 février pour exprimer leur volonté, mieux désir de voir les échéances politiques annoncées se dérouler et s’achever dans un climat de paix absolue. Une manifestation à l’initiative de l’Archevêque d’Abidjan, Son Eminence le Cardinal Mgr. Jean Pierre Kutwa qui se veut aussi inédite que la déclaration que les évêques ont faite dimanche au sujet de la situation prévalant dans le pays.
Dimanche dernier, L’église catholique de Côte d’Ivoire avait déjà marqué son inquiétude à propos du processus politique potentiellement explosif qui mène à l’élection présidentielle de 2020. C’était lors de sa 114ème Assemblée plénière tenue à Korhogo, au cours de laquelle elle en a appelé à la conscience et à la responsabilité des pouvoirs publics et des leaders politiques, pour que ceux-ci mettent sur pied les conditions d’une activité politique apaisée et raisonnable, afin de préserver le pays d’un remake de la tragédie postélectorale d’ il y 10 ans dont le spectre plane déjà dangereusement sur le pays.
Plus jamais ça !
La preuve que l’épiscopat de Côte d’Ivoire tient à peser de tout son poids sur le processus en cours, c’est qu’à la suite de sa déclaration presque unanimement saluée parce que ferme, interpellatrice et clairement indicative de la position qui sera la sienne vis-à-vis de ceux qui tenteront de fausser le jeu politique et, de ce fait, exposer le pays au chaos, les Evêques catholiques qui avaient annoncé la publication d’une lettre pastorale dans les jours et semaines prochains à l’intention des fidèles de l’Eglise, ne s’en sont pas tenus à cela. Car deux jours avant même le conclave de Korhogo, l’Archevêque d’Abidjan susnommé avait déjà pris sur lui d’autoriser une manifestation dans les rues d’Abidjan, avec pour mot d’ordre fédérateur « Allons à la paix ».
Rebelote Mgr Kutwa
A cette manifestation du samedi 15 février 2020 qui partira de la Place de la République (quartier du Plateau) pour s’achever à la cathédrale Saint Paul d’Abidjan, sont attendus par dizaines de milliers des jeunes et femmes, qui indépendamment de leurs obédiences et chapelles politiques et religieuses, veulent exprimer leur désaccord avec ce qui s’est passé en 2010-2011, et se profile à l’horizon en 2020 : l’instabilité, l’insécurité, la guerre, la haine.
La mobilisation se veut donc importante comme on peut le voir à travers la correspondance adressée le 17 janvier 2020 par l’Archevêque aux curés de paroisse pour recommander à ceux-ci de mobiliser massivement les fidèles pour les besoins de cette cause qu’il avait par ailleurs déjà évoquée le 30 décembre dernier, lors de la messe pour la Paix.
Au cours de cette messe à laquelle avait assisté le président Ouattara et son épouse Dominique ainsi que d’autres personnalités à l’instar du vice-président Daniel Kablan Duncan, du Premier ministre Amadou Gon Coulibvaly… Mgr Kutwa qui avait insisté sur le climat délétère actuel qui prélude des échéances électorales troubles, avait appelé tout le monde à « désarmer les cœurs » et plaidé auprès d’Alassane Ouattara pour qu’il ordonne la remise en liberté des détenus politiques, dont les proches de Guillaume Soro, arrêtés le 23 décembre, soit une semaine plus tôt.