Cela fait maintenant plus de six ans que l’ancien putschiste malien Amadou Sanogo, était en détention provisoire. Aujourd’hui en liberté mais pas encore affranchi, il attend patiemment son procès.
Détenu depuis 2012, celui qui a été accusé d’avoir joué un rôle majeur dans l’assassinat des vingt et un « bérets rouges » en 2012, s’est vu libéré ce mercredi 3 février. Et bien est-il tôt de le dire, du fait qu’officiellement il est en « liberté provisoire » et attend alors son procès suivant la juridiction des instances maliennes ayant qualité. Toutefois, aucune mesure de contrôle judiciaire n’a encore réellement été mise en place contre ce militaire de 48 ans. Bien au-delà des faits juridiques, l’affaire Sanogo, a surtout de fortes implications politiques. Lorsqu’on sait que l’actuel ministre de la Défense Ibrahima Dahirou Dembélé, avait son nom figurant dans les coaccusés de cet assassinat des 21 « bérets rouges » ; il parait plausible de comprendre pourquoi l’ex-putschiste a pu aisément et, de façon subtile conserver une certaine aura au sein de l’armée malienne. Patriote dévoué pour les uns, putschiste affermi pour les autres, Amadou Haya Sanogo a toujours meuglé haut et fort son innocence dans cette affaire. Toujours est-il que ce militaire malien, après 6 ans de détention a préféré sortir d’abord, par la petite porte, avant d’envisager hypothétiquement son acquittement contre les peines en charge contre lui, lors de son procès. En donnant une réponse favorable à la demande de libération provisoire, que demandaient les avocats de sieur Amadou Sanogo le 28 janvier, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako, ne faisait que suivre et dire le droit de la République du Mali. Le code pénal stipule que la durée maximale d’une détention provisoire est établie à trois ans. Par contre celle du variable Sanogo, durait déjà depuis 6 ans. Pour ses avocats, il devenait injustifiable de continuer de le maintenir en résidence surveillé à Sélingué, dans la grande région de Sikasso. 2012-2020, huit ans que les « bérets rouges » ont été assassinés. Cameroonvoice, compatit avec désolation aux tribulations des familles des soldats morts en défendant les idéaux de la nation.
Yvan Ngon