Massacres de Ngarbuh: Voici les sanctions préconisées contre auteurs et commanditaires

Suite aux massacres perpétrés le 14 février dans le Donga –Mantung les condamnations s’enchainent. Du creux de sa cellule, Ayuk Tabe Julius a marqué son indignation ; le Comité exécutif du  mouvement Génération-90 se joint au concert des réactions en exigeant la suspension de la chaine de commandement militaire et aux poursuites judiciaires internationales contre les auteurs et commanditaires  

Massacrés par l’armée

Une trentaine de personnes tuées par les forces de défense et de sécurité du Cameroun. Parmi lesquelles des enfants de moins de cinq ans, des fillettes et des femmes enceintes, leurs corps affreusement mutilés,  visibles sur des vidéos extrêmement bouleversantes sur les réseaux sociaux. Ayuk Tabe, le président incarcéré autoproclamé de l'”ambazonie” a condamné avec la plus grande fermeté ce « massacre horrible de plus de 30 civils innocents par l’armée Camerounaise » a-t-il écrit sur son compte officiel. Si le porte-parole de l’armée reconnait dans un communiqué publié en date du 17 février la responsabilité de l’armée camerounaise dans cette barbarie d’un autre âge. Ayuk Tabe précise que ces derniers se sont rendus coupables de la mort de « plus de 27500 personnes. Le génocide est un crime. » Lance-t-il. Au travers d’une récente déclaration conjointement signée du  de M. Tene Sop et Jombwe Moudiki, respectivement coordonnateur et secrétaire générale du mouvement Génération-90, cette entité fait remarquer que « Pour la première fois, depuis le début du conflit armé en zone anglophone en octobre 2017, l’armée camerounaise, qui a toujours rejeté la responsabilité de toutes les exactions dans le No-So sur les mouvements séparatistes, reconnaît, même implicitement, sa responsabilité directe dans le carnage de Ngarbuh en évoquant  des victimes collatérales de [ses] opérations sur le terrain. » peut-on lire. L’organisation poursuit en indiquant que ce massacre de Ngarbuh vient d’allonger la liste des atrocités perpétrées par l’armée camerounaise contre les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest, depuis l’escalade militaire du conflit en octobre 2017. Dans la perspective d’une «pacification» au forceps des deux régions anglophones, avant la tenue des élections du 09 février, l’armée avait multiplié ses attaques contre les groupes séparatistes dans la région, faisant chaque fois de nombreuses victimes civiles. En fin décembre 2019, les forces de défense et de sécurité ont massacré des dizaines de civils à Menji et à Alou, dans le Le bialem, fief du chef séparatiste field-Marshall dont la tête est mise à prix par le régime de Yaoundé. A la mi-Janvier 2020, 15 personnes au moins, toutes civiles, et même des animaux appartements aux populations locales, ont été assassinés par des militaires à Bali-Nyonga dans le Donga-Mantung et de nombreuses maisons brûlées par des militaires. Début février 2020, ce sont 8 civils au moins, qui sont tombés sous les balles du BIR à Bangem, dans le département du Koupé-Manengouba.

Entêtement

Le constat qui peut être fait, depuis la tenue du «Grand Dialogue National» en octobre 2019 – au cours duquel de prétendus ambazoniens repentis avaient été pompeusement présentés à la nation, tels des trophées de chasse – est que les violences dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, loin de s’apaiser, ont plutôt gagné en ampleur. GENERATION-90, diverses institutions internationales et des partenaires du Cameroun, ont maintes fois répété, que la crise anglophone ne se règlera pas par la voie militaire. L’entêtement suicidaire du Chef de l’Etat et de ses sécurocrates dans cette voie armée sans issue alimente et encourage les massacres et les exactions de l’armée, et contraint notre pays et les populations du No-So à vivre dans la violence permanente, dont la conséquence inéluctable sera la répétition des massacres comme ceux Ngarbuh. Rendu à ce stade, Génération-90 estime qu’il convient maintenant d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. « L’assassinat de jeunes filles, de femmes enceintes et de bébés par l’armée nationale, sont les faits d’une extrême gravité au plan du droit international et sont constitutifs de  crimes internationaux notamment, des crimes contre l’humanité passibles de poursuites devant la Cour Pénale Internationale (CPI). »

Des sanctions

Au vu de la gravité de la situation, GENERATION-90 a tout d’abord présenté  ses vives condoléances aux familles et aux proches des victimes de cette barbarie innommable avant de développer le chapelet des sanctions convenables. Génération 90 « Exige du Chef de l’Etat, la suspension immédiate de la chaîne de commandement et de tous les officiers et soldats impliqués dans les massacres de Ngarbuh; Appelle  à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale sur la barbarie de Ngarbuh et sur toutes les exactions commises par toutes les parties dans les régions anglophones depuis Octobre 2017 ; propose que cette Commission  d’enquête soit présidée par la Présidente de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU et soit constituée

a.       D’un représentant de l’Union Africaine

b.      D’un représentant du Conseil de sécurité

c.       D’un représentant de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

d.      Du Président de l’Ordre des Avocats

e.       D’un représentant du Syndicat des Journalistes

f.        d’un représentant de l’ordre des médecins

g.      et de trois représentants d’organisations Nationales de Défense des droits humains (REDHAC, CHRD, LDL) »

En sus, le comité exécutif de ce mouvement « exige qu’à l’issue de l’enquête, des poursuites judiciaires, y compris au plan international, soient engagées contre les auteurs et commanditaires, sans exception, de ces crimes…Rappelle une fois encore que la résolution de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest passe par la tenue d’un vrai dialogue inclusif, impliquant les groupes armés séparatistes, et sous l’égide d’un médiateur international expérimenté et crédible, tel S.E. Monsieur le Président Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria ou S.E. Thabo Mbeki, ancien Président de la République Sud-Africaine.

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