A quelque une semaine de la célébration de la journée internationale de la femme ce 8 mars 2020, des femmes leaders appellent les femmes Camerounaises à boycotter la manifestation festive et de dire leur courroux
Célébrer la mort …?
Le message a été réitéré ce 21 février 2020 courant une conférence de presse à Douala. Kah Walla, Présidente Nationale du CPP, Maître Alice Kom, Maître Michèle Ndoki, Maître Tchakounte sont vent debout pour le boycott massif des manifestations marquant la 35 édition de la Journée internationale de la femme. Les motivations de cette décision sont à trouver dans la crise que traverse le Cameroun. « Il y a une semaine, le vendredi 14 février 2020, une fois de plus et une fois de trop, des Camerounais.es sont morts de la plus horrible des manières… Nous ne pouvons pas rester assises aujourd’hui et ne rien faire alors que la société s’effondre. Nos enfants sont en train de mourir. 4 000 ou plus dans l’Extrême-Nord, 3 000 et plus dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nos enfants ne sont pas scolarisés. 600 000 dans les régions anglophones, mais sûrement plus d’un million si nous ajoutons les régions du pays où il n’y a pas d’écoles, où il n’y a pas d’enseignants et où les parents ne peuvent tout simplement pas se permettre de payer les frais de scolarité. » ont-elles déclaré. Et de décrire la misère des femmes sous le ciel Camerounais. « Nous payons le prix ultime pour les décisions d’un régime qui n’a absolument aucune considération pour nous. – Nous enterrons les morts. – Nous sommes battues et violées. – Nous utilisons tous les moyens possibles et pourtant nous ne pouvons toujours pas gagner assez d’argent pour nourrir nos enfants. – Nous élevons des enfants uniquement pour ce Régime, qui ne peut pas créer d’emplois pour eux, mais les transforment en soldats, en groupes armés, en bandits. Des gens qui tuent et qui sont tués ». Les femmes leaders réunies à Douala estiment qu’il est opportun pour les femmes d’agir, de dire non. Elles n’invitent pas les femmes à s’asseoir et se plaindre ou pleurer comme d’accoutumée mais à agir désormais pour démontrer qu’elles méritent la sécurité et le bien-être et faire entendre leur voix.
8 mars noir !
Elles recommandent au femme pour ce qui est du 8 mars 2020 qui s’annonce « Ne pas acheter ou porter le vêtement officiel de la Journée de la femme. Nous serons debout en force et avec détermination. Nous serons en deuil pour les milliers de personnes qui sont mortes. Nous nous lèverons pour demander la vie. Le 8 mars, nous nous lèverons en noir pour exiger la restauration de notre nation. Ne participez à aucune des cérémonies, fêtes et défilés officiels. Ce régime ne peut pas nous tuer et ensuite célébrer avec nous. Il ne peut pas refuser à nos enfants du travail, de la nourriture, de l’eau, de l’électricité, des soins de santé et de l’éducation, puis venir faire une parade avec nous. Réunissez-vous dans vos associations, groupes et organisations de développement. Venez ensemble comme nous l’avons fait ici. C’est dans l’unité que nous sommes fortes. C’est dans l’unité que nous pouvons planifier et agir. C’est dans l’unité que nos voix seront entendues. Rejoignez-nous, rejoignez d’autres femmes. Réunissons-nous et faisons entendre nos voix le 8 mars 2020. Il est temps de planifier l’action . Appelez-nous au 656 607 414. Nous vous enverrons des informations. Nous visiterons votre association. Nous discuterons ensemble, nous planifierons et organiserons… Levons – nous ! Crions ! Agissons ! Jusqu’à ce que nous obtenions un meilleur Cameroun pour nous et nos enfants. Femmes du Cameroun, le pays nous attend. Nous devons nous lever. »