Massacre de Ngarbuh : Après Human Rights Watch, des ONGs locales enfoncent le régime Biya

Pour prouver que son armée n’a pas planifié et exécuté le massacre par fusillade et autodafé d’êtres humains (des enfants en bas âge et des femmes, notamment) dans le village Ngarbuh, (région anglophone du Nord-ouest), le régime Biya a mis sur pied un stratagème qui consiste à faire se répandre en protestation sur certains médias, des personnes qui se disent « révoltées »  d’avoir été citées parmi les victimes de Ngarbuh.

Cette pichenette des fausses interviews ayant vraisemblablement prospéré grâce à l’écho que lui  ont donné les  médias (consentants ou contraints) il ne restait plus au pouvoir qu’à s’acharner sur l’organisation de défense des droits de l’homme internationale Human Rights Watch (HRW) que ses fausses vierges effarouchées ont menacé de trainer en justice. Pour “annonce mensongère de décès”, on suppose.

Une commission du parlement français reconnaît que le régime Biya est coupable de crimes de génocide

Il se trouve cependant  -aucun crime n’étant parfait- que l’entreprise de mystification gouvernementale n’a pas pu réussir le sans-faute escompté. La faute à des ONGs locales basées dans la zone anglophone donc proches des lieux du drame. qui ont mené elles aussi des enquête sur l’innommable tuerie de la Saint valentin à Ngarbuh, et qui sont formelles sur le fait que ce sont plus de 35 personnes dont des femmes enceintes, qui ont été assassinées par l’armée du président Biya, et non 22 ou 23 comme l’avaient affirmé HRW.  

Ci-dessous, un extrait émouvant du rapport

« L’attaque était sanglante. Personne n’a été épargné. Certains villageois ont été brulés vifs et ceux qui n’ont pas pu trouver un abri, ont été tués par balle comme le démontre les corps des victimes retrouvées. Les femmes enceintes et les enfants qui ont échappé aux coups de feu et aux coups de machettes, se sont abrités dans une maison qui a elle aussi, été brûlée.


Ils ont donc été brûlés vifs. Certains survivants ont attesté que 13 maisons au total concentrées sur des dizaines de mètres de rayon, ont été incendiées et que de nombreux villageois ont été brûlés. Parmi les 35 corps découverts jusqu’à présent, trois étaient ceux des femmes enceintes, trois des enfants et 22 ont été nommément identifiés.

Après le massacre, des villageois disent avoir reçu une alerte provenant selon eux du chef du village de Toumbo qui relayait les menaces de certains soldats leur disant qu’ils avaient trois jours pour quitter les lieux sinon ils devraient s’attendre au pire. Après le départ des militaires, certains villageois aidés par les pasteurs ont enterré les victimes le samedi 15 février 2020 dans un tombeau charnier.

Il est possible que le nombre de morts soit revu à la hausse car beaucoup sont encore dans des conditions critiques dans certains hôpitaux notamment l’Hôpital baptiste de Banso. D’après les témoignages, certains éléments de l’armée sont retournés sur les lieux quelques heures après pour intimider et procéder à la saisie des téléphones portables des habitants dudit village. Cela a involontairement poussé de nombreux villageois à se réfugier dans les buissons et les villages voisins. »

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