Ce sera le 22 mars 2020. Ainsi en a décidé le président de la République.
Paul Biya a signé vendredi, 6 mars 2020, le décret renvoyant aux urnes les électeurs d’une dizaine de circonscriptions électorales environ. Ceux-ci devront voter le dimanche 22 mars pour désigner 13 des 180 députés de l’Assemblée Nationale dans les circonscriptions où le Conseil Constitutionnel avait annulé les élections législatives du 9 février 2020, lors de son audience du contentieux postélectoral du 25 février.
Pour la toute première fois, cette institution inféodée au régime en place avait jugé recevable tous les 11 recours en annulation des élections législatives introduites par le SDF, parti de l’opposition modérée dont la participation au double scrutin de février dernier a servi de caution au régime mis à mal par le boycott lancé par le MRC de Maurice Kamto et respecté à plus de 75%.
La sollicitude du Conseil Constitutionnel vis-à-vis du SDF avait paru suspecte, et des analystes y avaient vu une volonté du régime qui dispose déjà de 138 sièges, de faire la courte échelle au parti historique de l’opposition qui n’avait obtenu que 5 sièges, en lui attribuant les 13 sièges que le parti au pouvoir, le RDPC, avait “gagnés” dans un premier temps, afin que celui-ci puisse avoir un nombre de sièges compris entre 15 et 18, qui lui permettraient de former un groupe parlementaire et l’Assemblée nationale.
C’est donc l’heure de vérité qui approche, et on verra si ces prévisions se réaliseront pour permettre au parti de John Fru Ndi d’être de nouveau le leader de l’opposition parlementaire.
Les circonscriptions remises en jeu sont le Lebialem, la Mezam Centre, la Momo Ouest, la Mezam Nord, Bali, la Menchum Sud, la Momo Est, Bamenda 1, 2, 3.