Prises par les équipes d’investigations visuelles du New York Times à Ngarbuh, des images satellitaires donnent raison à l’organisation de défense des Droits de l’Homme Human Right Watch qui a dénoncé les massacres perpétrés par l’armée Camerounaises dans cette circonscription du Nord-ouest. Information qui est pourtant durement contestée par le régime Biya.
C’est ce 6 mars que la journaliste d’investigation visuelle Haley Willis a livré des images satellitaires exclusives prises dans la localité de Ngarbuh après le massacre que le régime conteste finalement à tort. En effet, démonstratives les images confirment que la version officielle de Yaoundé à savoir que lors d’un échange de coups de feu entre l’armée et des séparatistes, un incendie a éclaté et a provoqué des explosions, suivies de langues de feu qui se sont finalement propagées et ont atteint des habitations voisines ; d’où les morts enregistrés, ne correspond pas du tout. « Nos résultats contredisent ce récit. Nous avons analysé des images et des images satellite et travaillé avec l’investigateur Israël Ayongwa, qui s’est entretenu avec des sources à Ngarbuh. Ils disent que l’armée a délibérément mené l’attaque. » Les témoins rencontrés par cette équipe attestent bien que 16 des victimes (dont 12 enfants) ont été tuées dans cette collection de maisons à Ngarbuh 3.
On peut voir sur les images trois bâtiments sont complètement ou partiellement incendiés. L’hypothèse du gouvernement camerounais est d’autant plus à écarter parce que « Nous avons également trouvé des maisons endommagées ce jour-là dans deux autres endroits. La distance entre ces habitations incendiées et l’absence de dommages à la végétation environnante exclut le fait qu’une seule explosion en soit l’explication » écrit Haley Willis sur son compte Tweeter en précisant que la distance est d’environ 80 mètres entre les habitations incendiées.
Une vidéo à l’appui le journaliste fait les décombres d’une maison partiellement brulée et à côté 2 structures pas du tout touchées par les flammes ; là aussi il n’a remarqué aucun chemin de feu de la maison partiellement brûlée.
On l’aura donc compris, la démarche du Gouvernement Camerounais se résume à voiler la vérité dans le massacre de Ngarbuh, à mentir aux Camerounais et surtout à jeter l’opprobre sur des personnes qui se sont donnés du temps et des moyens pour lever le voile sur le malheur perpétuel dans lequel est plongé est plongé une partie des civils Camerounais. Si d’aucuns se sont accordés pour dire que les révélations de Human Right Watch sur le massacre de Ngarbuh, faites par la chercheuse Senior Ilaria Allegrozzi, cette autre série d’information est le fruit d’une équipe d’enquêteurs tous aussi dignes d’intérêt. Le journaliste d’investigation visuelle Haley Willis a bénéficié de la collaboration du journaliste d’investigation visuel au New York Times Christoph Koettl, de la cartographe AI Micah et de l’investigateur camerounais Israël Ayongwa. Il faudra bien plus que de plates déclarations gouvernementales pour faire croire le contraire de leurs découvertes aux Camerounais. Plus besoin d’être un expert d’ailleurs pour se rendre compte de ce mensonge d’Etat. L’on se souvient que 6 militaires camerounais ont récemment été interpellés dans le cadre de ce massacre alors que les thuriféraires de Biya continuent de vanter une armée professionnelle.
La journaliste Haley Willis a annoncé que les investigations se poursuivent et a lancé un appel à témoin. Sans doute d’autres révélations seront faites dans les jours et semaines qui viennent.