Les “bons sentiments” du chef supérieur des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya, ont paru très « subits », subséquemment au décès de son oncle ennemi, et adversaire politique, Adamou Ndam Njoya, pour que la famille politique du défunt fondateur et leader de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), en soient convaincus.
Le secrétaire national à la communication du « parti de la Nouvelle Ethique », Mongwat Amadou Ahidjo, n’a pas usé de circonlocutions pour pointer du doigt l’«hypocrisie légendaire» du gardien des traditions des Bamouns : « En effet, quelle immense douleur peut s’emparer subitement de la personne du cynique Ibrahim Mbombo Njoya, lui qui a toujours fait de la disparition physique du Dr Adamou Ndam Njoya son principal challenge»,a interrogé le membre du Bureau exécutif de l’UDC, pour qui le membre du Comité Central et du Bureau Politique du parti au pouvoir, le Rdpc, et ami très proche de Paul Biya qu’est Ibrahim Mbombo Njoya, nourrissait une haine viscérale et permanente à l’égard de l’éminent juriste et diplomate camerounais que fut le Dr. Adamou Ndam Njoya, du vivant de celui qui de 1996 à 2020, a été maire de Foumban, ville natale des deux Njoya.
Le propos de Mongwat Amadou Ahidjo semble faire écho à une opinion largement répandue dans le Noun, avant et après le décès du leader de l’UDC, qui voudrait que le palais de Foumban soit impliqué dans l’accomplissement du destin de celui qui a ébranlé durablement et sérieusement l’autorité du chef traditionnel des Bamouns en s’ancrant dans une opposition certes modérée mais ferme, au camp politique du “sultan-roi”.
Ainsi par exemple, les pro-Ndam Njoya évoquent le fait que Mbombo Njoya ne se soit pas rendu à l’inhumation de son parent, alors qu’il était présent à Foumban, « sous le prétexte futile, selon ses proches, que nous ne sommes pas allés lui dire que son oncle est mort », fulmine Hadja Ramatou Nsangou, militante de l’UDC basée à Douala d’où elle est partie le matin du 7 juillet, pour assister à Foumban dans l’après-midi à l’enterrement de son leader et modèle politique. Pour elle « Mbombo Njoya pourrait être assimilé à quelqu’un qui donne la mort et puis va se lamenter sur la dépouille de sa victime, pour faire semblant. ». Un autre Bamoun qui se présente comme n’étant partisan ni de l’un, ni de l’autre, se demande quand à lui, « comment le roi a pu croire que les partisans de Ndam allaient venir lui faire allégeance en allant lui présenter en son palais, la dépouille de celui qu’il a toujours vitupéré, et qui le lui rendait bien ? ».