La pétition que tout le monde peut consulter et/ou signer a été lancée en ligne subséquemment aux événements survenus dans la nuit du 28 au 29 février 2020 à Small Babanki, quand un ratissage initié par l’armée camerounaise, 2 semaines après celui extrêmement meurtrier de Ngarbuh, avait fait environ 15 morts, essentiellement des femmes et des enfants.
“Peacefulness” (traduisez en français par “Tranquillité”. Tel est le nom du bébé de quatre mois dont la mère a été abattue après que des soldats gouvernementaux ont récemment attaqué la localité de Small Babanki, dans le département de la Mezam, (région anglophone du Nord-ouest).
Des photos et des vidéos choquantes de lui allongé à côté de sa mère décédée, le samedi 29 février après les tueries, n’ont laissé personne indifférent.
Le gouvernement affirme que ses soldats n’ont tué aucun civil lors de leur dernière opération à Small Babanki malgré les témoignages de témoins et les preuves recueillies dans un rapport indépendant.
Sur les plus de dix tués, dont la mère de “Peacefulness”, un seul était un combattant séparatiste contrairement à la version gouvernementale de l’histoire, a relaté notre consœur en exil, Mimi Mefo Takambou.
Après que cet autre drame avait été porté à la connaissance du public, le gouvernement camerounais, par la voix de son ministre de la Communication, avait apporté un démenti catégorique, faisant état de ce qu’il n’y avait eu que deux morts, et que les deux personnes avaient perdu la vie lors d’une attaque contre les forces de défense et de sécurité.
Selon la version du ministre René Sadi, les deux morts étaient un soldat de 2ème classe et un technicien civil, attaqués le 25 février par des individus lourdement armés, sur le chantier de construction du poste de commandement de la 5ème Région Militaire Interarmées basée à Bamenda.
Le porte-parole du gouvernement avait ajouté que les forces de défense et de sécurité avaient enregistré en outre 3 blessés et que cinq civils avaient été enlevés et faits otages à la même occasion par des sécessionnistes et des biens incendiés ou emportés.
Toutes exactions sécessionnistes qui justifieront, selon le ministre porte-parole du gouvernement, une opération de ratissage initiée dans la nuit du 28 au 29 février 2020 à Small Babanki par les forces gouvernementales. Opération qui selon lui ne fera pas de mort, mais permettra de découvrir une base des sécessionnistes dans l’enceinte d’une école, de saisir une importante quantité de matériels de guerre et de délivrer un otage.