Tentative d’assassinat de Maurice Kamto : Le gouvernement lave blanc le bourreau présumé, la Gendarmerie menace la victime !

Les lendemains de la tentative d’assassinat de Maurice Kamto à Garoua s’annoncent rudes pour les partisans de l’ancien challenger de Paul Biya à l’élection présidentielle. C’est le sens de la sorties sur fond de croisade des responsables de la Gendarmerie Nationale camerounaise et du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais.

C’est séparément que la Gendarmerie nationale et René Sadi, se sont prononcés hier samedi, via des communiqués, à travers lesquels ils ont adroitement inversé les rôles au sujet de cet,  au point de perdre les analystes qui ne peuvent plus dire exactement qui est la victime et qui est le bourreau dans cette triste affaire qui a failli, n’eurent été non seulement la grande vigilance des partisans du leader du MRC, mais aussi leur légalisme, aurait pu être le début d’une tragédie en comparaison de laquelle la guerre civile qui a déjà fait environ 40.000 morts dans le NOSO ne serait qu’un jeu d’enfants, tant des centaines de milliers de Camerounais de toutes les régions du Cameroun sont prêts au pire s’il arrivait quelque chose à l’homme qui a été dépouillé de sa victoire à l’élection présidentielle de 2018.

En effet, alors que ce sont des militants du MRC vigilants qui ont empêché des gendarmes en tenue civile de commettre l’irréparable après que ces derniers eurent fait irruption dans le cortège du leader politique et tenté itérativement d’ouvrir la portière du véhicule dans lequel il se trouvait, les autorités gouvernementales et militaires prennent prétexte du fait que les militants aient mis le grappin sur l’un des présumés missionnaires qui avait en sa possession une arme à feu, et l’aient présenté à l’autorité administrative, pour crier au scandale.

La Gendarmerie dénonce ainsi la mise en scène dans « des vidéos et images circulant sur les réseaux sociaux », « d’actes odieux d’agression d’un sous-officier de gendarmerie au motif fallacieux qu’il aurait tenté d’assassiner le président du MRC lors de son passage à Garoua », puis présente son élément comme « un personnel de  gendarmerie, déployé en civil dans le cadre d’une mission classique de renseignements… porteur d’une arme de service dans les conditions prévues par la réglementation », et qui « ne faisait que son devoir et n’a à aucun moment eu d’intentions malveillantes ». Une version battue en brèche par ceux qui estiment avoir, «  simplement et sans violence, mis hors d’état de tuer le gendarme chargé de mission de la mort » (Sic). « Quelqu’un qui a, de force, fait intrusion avec ses complices dans le cortège du président national du MRC, a tenté avec ses mêmes amis d’ouvrir de force la portière du véhicule de Maurice Kamto, puis a pris fuite avec ses amis quand ils ont été démasqués, avant d’être rattrapé, seul, manque de pot, peut être considéré comme faisant son devoir, mais pas comme n’ayant à aucun moment eu d’intentions malveillantes » (Re-sic).

Outre la Gendarmerie, le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement camerounais, René Emmanuel Sadi a publié à son tour samedi, un communiqué dans lequel il condamne très fermement ceux qui auraient empêché un attentat contre Maurice Kamto.

Et, faisant plus que jamais chorus avec la gendarmerie, le ministre conclue, dans les mêmes termes que l’autre, qu’« Au demeurant, une enquête a été prescrite par le Haut Commandement et conduite par la Légion de Gendarmerie du Nord, aux fins d’établir les responsabilités dans cette affaire conformément aux lois et règlements de la République. »

Pour ceux qui savent de quoi le régime en place est capable en matière de montage visant à lui servir de prétexte pour des rétorsions à l’encontre de ses adversaires (Cf. les mutineries de juillet 2019 dans les prisons camerounaises -la prison centrale de Yaoundé principalement-qui en sont l’illustration patente), il faut déjà commencer à redouter des actions impitoyables pour faire payer à la résistance nationale les contrecoups de l’humiliation dont elle a couvert le régime depuis la sortie de prison de Maurice Kamto en octobre 2019.

Ça craint !  

Ci-dessous, le Communiqué du MINCOM

ACTES DE VIOLENCE PERPETRES CONTRE UN SOUS OFFICIER DE LA GENDARMERIE  NATIONALE A GAROUA DANS LA REGION DU NORD

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT

Le Gouvernement de la République porte à la connaissance de l’opinion, que le vendredi 13 mars 2020, aux environs de 13 heures 30 minutes, un Sous Officier de la Gendarmerie Nationale, en service à la 3ème Région de Gendarmerie à Garoua dans le Nord, a été violemment molesté par des partisans du parti politique dénommé, Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC), membres de la délégation du leader de ladite formation politique de passage dans la ville de Garoua. 

Les images relayant les actes de brutalité d’une violence inouïe, perpétrés contre cet élément des Forces Nationales de Défense et de Sécurité, sont largement diffusées dans les médias sociaux depuis la survenance de cet inadmissible incident. 

Sans le moindre remords, ni même un simple regret au regard de la gravité de l’acte posé, quelques militants dudit parti politique ont de façon malencontreuse tenté de justifier les voies de fait commises à l’égard d’un personnel de la Gendarmerie Nationale, en alléguant que ce dernier a tenté de porter atteinte à l’intégrité physique du leader de leur parti politique. 

En tout état de cause, les informations recoupées par les services spécialisés en la matière confirment de façon incontestable, que le Maréchal des Logis-Chef violenté, et quelques-uns de ses collègues, étaient régulièrement commis à une mission classique de renseignement, toutes choses conformes aux usages professionnels et aux prérogatives de droit dévolues aux Forces de Maintien de l’Ordre, et n’étaient nullement chargés d’attenter à la personne du leader du MRC.

Par ailleurs, il convient de souligner que le Sous-Officier de la Gendarmerie Nationale concerné, se déployait en motocyclette de service pour se frayer du chemin dans la foule, comme c’est souvent le cas en pareille circonstance, quand il a été pris à partie. 

Avec assurance et calme, il a promptement décliné son identité et son statut professionnel. C’est alors qu’à sa grande surprise, des militants du parti politique MRC, vont se ruer sur lui et sans la moindre retenue, vont lui arracher son arme de dotation. 

C’est le lieu de préciser que dans le respect scrupuleux des règles qui encadrent les missions des Forces de Défense et de Sécurité, ce Sous-Officier de la Gendarmerie Nationale n’a pas fait usage ou tenté de faire usage de son arme de service, du reste, soigneusement rangée dans son étui au moment des faits. 

Le Gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte de violence délibérée contre un représentant de la Force Publique dans le plein exercice de ses fonctions, et dénonce avec la dernière énergie, toutes les allégations mensongères proférées inlassablement par certains acteurs de la classe politique, dans le but évident de manipuler et d’instrumentaliser l’opinion nationale et internationale. 

Au demeurant, une enquête a été prescrite par le Haut Commandement et conduite par la Légion de Gendarmerie du Nord, aux fins d’établir les responsabilités dans cette affaire conformément aux lois et règlements de la République.

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