En séjour au Cameroun depuis le 17 mars, Éric Golf Kouatchou vient de faire interpeller par les services de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) dans la ville de Douala. Le correspondant de la chaîne de télévision privée, Canal 2 Internationale à Paris et en service à la chaîne française d’information en continu, CNEWS, est accusé d’avoir joué un rôle dans l’interpellation par un activiste du président Français le 22 février ; la réponse d’Emmanuel Macron était devenue virale ; elle avait surtout eu de quoi indigner Paul Biya, à qui Macron avait promis de mettre la pression.

En effet, le journaliste est soupçonné d’avoir donné son badge à l’activiste; lequel document aurait permis à Calibri Calibro d’accéder au Salon de l’Agriculture où se trouvait le Président français. Une information que le journaliste rejette formellement. «Comment j’aurais pu donner mon badge à quelqu’un d’autre alors que moi-même j’étais présent au salon de l’agriculture» s’est-il interrogé. Il nous revient que le journaliste n’est pas inquiété pour le moment tant il est juste en exploitation, question de faire la lumière sur sa responsabilité ou non dans la sortie de l’activiste Calibri Calibro. Pour cette raison, son employeur ne s’est pas encore exprimé suite à son interpellation.
Mais le Syndicat national des journalistes Cameroun (SNJC) s’indigne d’un « acte de séquestration arbitraire digne d’une époque ancienne » et « exige sa libération immédiate et sans aucune condition sous 48 heures », lit-on entre les lignes d’un communiqué publié ce 4 avril 2020. Les autorités camerounais sont passées maîtres dans les menaces et autres acte de musellement des médias au Cameroun. A titre d’illustration, le journaliste et lanceur Paul Chouta est en détention depuis bientôt 1 an à la Prison centrale de Yaoundé pour diffamation ; l’homme de média a récemment failli être poignardé après avoir été victime, il y a quelques mois d’un empoisonnement dans ce lieu de détention.