Le Covid-19 ne fait pas que des malheurs en côte d’ivoire bizarrement. Candidat du RHDP à l’élection présidentielle d’octobre prochain, le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a vu en la pandémie du Coronavirus une planche de salut pour dérouler son plan de campagne l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Une large distribution de produits alimentaires a été lancée il y a deux jours. Habillés de tee-shirts à l’effigie de leur champion les partisans de Gon Coulibaly ont débarqué dans plusieurs foyers pour remettre le don de Gon Coulibaly.
Ce package été remis aux foyers dans des sacs floqués avec ses initiales et son visage, tout souriant, avec un costume bleu-nuit et une cravate assortie, qui rappellent sans difficultés les affiches de campagne. « C’est le premier ministre qui nous a remis ces packs alimentaires pour visiter les familles chrétiennes par rapport à la fête de Pâque en cette période difficile de covid-19 », a déclaré le chef d’une des factions de distribution dans la ville de Yamoussoukro. Les récipiendaires ont été systématiquement invités à dire un mot de remerciement à l’endroit du donateur.
Pour l’ancien maire de Korhogo, il est sans doute question de frapper et marquer les esprits. Quoi de plus bon qu’un homme qui distribue de la nourriture pour la plus grande fête chrétienne, dans un climat empreint par la pandémie de covid-19. Opportuniste, c’est l’alibi le plus imaginatif pour un tel qui ira en course avec le très adulé Guillaume Kigbafori Soro. Une campagne camouflée qui viole ouvertement la loi électorale en vigueur en Côte d’Ivoire.

Les élections générales auront lieu dans plus de 6 mois, précisément le 31 octobre 2020. Comme relevé plus haut, il est difficile de croire qu’il s’agisse d’un don anodin du Premier ministre parce que l’image d’un candidat déclaré à l’élection présidentielle floquée sur sacs, packs et autres tee-shirts est assez explicite. En matière de Campagne électorale, le Code électoral de 2015 dispose clairement en ses articles 28 et 29 que « Le début et la fin de la campagne électorale sont fixés par décret en conseil des ministres sur proposition de la CEI. ». Lit-on entre les lignes de ce document. Les articles 31 et 32 sont assez clairs « En dehors de la période de campagne, il est interdit de battre campagne. (L’affichage, dons divers)…Tous ceux qui ne respecteraient pas ces interdictions pourraient être emprisonnés pour une période de 11 jours à 2 mois et paieraient une amende de 50 000 à 360 000 francs. Ou bien ils seraient simplement mis en prison ou paieraient l’amende. », Dispose le Code électoral.
Yvan Ngon