Le coronavirus est peut-être cette pandémie qui va remettre certaines choses à l’ordre. La France a annoncé hier que ses frontières aériennes seront fermées jusqu’à nouvel ordre à tous les pays non européens. Et, aujourd’hui c’est le Gabon voisin qui relaxe les prisonniers camerounais en détention dans ses géôles. Force est de constater que chaque pays ne veut plus avoir à faire à des étrangers. Et, le 02 avril dernier c’était la Guinée-Equatoriale qui élevait un mur pour fermer l’accès au Cameroun.
« Nous avons reçu à nos frontières, côté Gabon, une vingtaine de personnes supposées de nationalité camerounaise, qui ont été visiblement refoulées parce qu’elles étaient toutes en détention dans les prisons gabonaises. Semblerait-il, des mesures avaient été prises pour élargir certains détenus de ce côté. Des détenus de nationalité camerounaise ont été refoulées pour qu’ils regagnent leur territoire », a déclaré, Bouba Haman, préfet de la Vallée-du-Ntem, région du Sud.
Ce sont donc précisément 20 citoyens camerounais partis en aventure sûrement pour des conditions de vie meilleure qui retrouvent la liberté. Placés actuellement en quarantaine dans la ville de Kye-Ossi, ces derniers devraient subir des tests pour déterminer s’ils ne représentent une menace sanitaire pour le Cameroun par ces temps de propagation fulgurante du Covid-19. A ce jour, on recense plus de 5 000 personnes en détention à la prison centrale de Yaoundé, soit 5 fois plus que sa capacité.
Une promiscuité inquiétante qui a récemment amenée des associations et l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights à recommander à l’Etat camerounais de « remettre en liberté les prévenus dont la détention provisoire n’est pas absolument justifiée pour des raisons de sécurité publique, et mettre en place un système permettant d’envisager une libération anticipée ou une liberté surveillée pour les détenus les plus exposés au risque représenté par le virus, notamment les plus âgés et ceux dont l’état de santé rend le virus encore plus dangereux pour eux, ainsi que ceux qui sont détenus pour des infractions mineures. Sans cela, la santé – et la vie – de milliers de personnes seront en danger. ». Des alertes qui ont laissé le Cameroun aussi silencieux que son président qui n’a pas montré le petit doigt depuis que son peuple souffre des impacts de cette crise sanitaire imposée au monde entier. Sans doute, le régime veut avoir 5000 cas positifs dans les prisons avant de se souvenir qu’il n’est pas à même d’accueillir aisément les près de 900 cas signalés à ce jour au Cameroun.