Le 24 avril 2020, le parc national des Virunga a connu le massacre le plus violent de la république démocratique du Congo. 17 rangers – gardiens du parc – y avaient laissé leurs vies. La province du Nord-Kivu où est situé ledit parc, a déjà été la cible de plusieurs attaques des Forces démocratiques de la libération du Rwanda (FDLR), selon les témoignages des populations surplace. La faction de la FDLR est essentiellement composée de rebelles hutus. Toutefois, l’armée congolaise après plusieurs investigations sur la question du massacre du parc des Virunga, a déclaré lundi 04 mai 2020, « Nous sommes en possession d’un premier rapport d’enquête préliminaire qui atteste de l’action d’une des faction spécialisée des FDLR, à savoir la Compagnie de renseignement et d’action en profondeur (CRAP) », par le biais de son général-major, Maurice Aguru Mamba.
L’armée congolaise a insisté sur l’implication « malveillante » des rebelles hutus, qui mènent une « lutte perpétuellement vaine, contre nos frères congolais », a indiqué dans le point de presse donné lundi 04 mai 2020, le commandant du Corps pour la protection des parcs nationaux et des réserves naturelles apparentées (CORPPN). Au total, 17 personnes ont trouvées la mort le 24 avril dernier. 12 rangers et 5 civils ont été pris d’assaut par les rebelles des FDLR, près du parc national de l’espèce protégée des grands singes rares du Nord-Kivu, les Virunga. Derechef, les responsables du parc ont accusés les fantassins des FDLR-FOCA comme les coupables de l’attaque la plus meurtrière de la RDC.
Néanmoins, un communiqué du groupe rebelle des FDLR rendu public le 27 avril, seulement trois jours après la tragédie, a rejeté toutes les accusations portées contre le groupe rebelle, ceux-ci dénonçant l’armée rwandaise. Davantage, les forces rebelles rwandaises ont octroyés la paternité de l’action tragique des Virunga aux forces armées de Paul Kagamé. « L’attaque perpétrée par l’armée de Paul Kagamé le 24 avril, vient juste se greffer à une autre longue énumération de crimes souvent dénoncé par l’armée congolaise et les populations », a souligné le communiqué des FDLR. Alors que le président du Rwanda, avait déjà réfuté une quelconque participation de son armée dans ce massacre, le groupe rebelle des hutus a rejeté avec tact la disgrâce sur les forces de défenses de Paul Kagame.
Le doute s’est installé et désormais, la récente sortie du président rwandais pour infirmer les propos des FDLR, a perdu sa valeur véritable, laissant dubitatifs rwandais et congolais. Selon le document rendu public par les rebelles rwandais, c’est à l’armée rwandaise que revient l’action meurtrière. Signalant de fait, que plusieurs actions souvent commises dans cette région orientale du de la RDC étaient l’œuvre des soldats de l’armée rwandaise.
Cependant, Les autorités congolaises n’ont pas été persuadées par les récusations des FDLR, et restent convaincues que la faction spécialisée du CRAP est à l’origine de ce carnage. Par le même temps, les instigateurs de ce groupe créé dans les années 2000, ont pour la plupart, été des acteurs du Génocide rwandais de 1994. Comme leur leader, a été assassiné dans le Nord-Kivu, depuis le 17 septembre 2019, ils ont multipliés les attaques, si on s’en tient aux témoignages des populations locales.
Depuis plus 30 ans, le parc des Virunga fondé en 1925 a été la cible de plusieurs attaques de groupes armés rebelles nigérians et rwandais. L’espace de 790 000 hectares abrite une multitude d’espèces dont 27 % sont des espèces protégées. Les rebelles qui y affluent sont souvent à la recherche de certaines espèces rares pour des préparations spirituelles et des rites de toute sorte. L’espère rare des Okapis attirent davantage les visiteurs rebelles. Malgré les mesures prises par les forces de sécurité et de défense congolaises, les rebelles rwandais n’ont de cesse d’attaquer fréquemment le Nord-Kivu, qui aujourd’hui serait en proie à l’armée rwandaise.
Yvan Ngon