Manifestations du 10 juillet 2020 au Mali : Malgré les morts et les blessés, Ibrahim boubakar Keita menace

Le chef de l’Etat malien a réagi vendredi soir aux manifestations de colère de ses compatriotes sortis par dizaines de milliers dans la rue hier pour revendiquer sinon sa démission pure et simple, la dissolution de l’Assemblée Nationale.

Appelées par le leader religieux, l’imam Mahmoud Dicko, les manifestations de vendredi qui avaient largement mobilisé, ont dérapé, dégénérant dans leurs cours en actes de vandalisme de la part des populations qui ont pris très mal le fait que les forces de l’ordre aient voulu les empêcher de s’exprimer. Des édifices publics symbolisant le pouvoir de Ibrahim Boubakar Keita, à l’instar de l’Assemblée nationale ont été vandalisés.

Pour que force reste à la répression, les forces de sécurité ont tiré dans le tas, faisant de nombreux blessés, mais aussi un mort.

Bilan certes regrettable pour la principale personne visée par les événements, le président IBK, qui l’a signifié dans un message publié sur les réseaux sociaux, mais visiblement  pas assez.

En bon souffleur de chaud et de froid, le chef de l’Etat Malien qui semble énerver les Maliens de manière inversement proportionnelle aux discours qu’il tient pour les ramener à des sentiments plus apaisés, a en quelques mots, développé un véritable réquisitoire contre ses adversaires, en évoquant des

« scènes de violence et de saccage ainsi que les tentatives d’occupation de nos Institutions et services stratégiques auxquelles il nous a été donné d’assister en cette journée du 10 juillet 2020. ».

Les violences sur les populations à l’origine des casses ? Motus et bouche cousue de la part du président.

Les atrocités subséquentes qui ont fait plus d’une vingtaine de blessés graves et au moins un mort ? Mystère et boule de gomme pour le chef de l’Etat malien qui évoque de manière ostensiblement légère et superficielle « le bilan et les circonstances exactes des pertes humaines et matérielles », qui pour lui, «  reste à établir » après l’enquête qu’il aurait « diligentée à cette fin ».

Le clou de ce message reste cependant la menace de IBK à l’intention de ses adversaires qu’il a certes enrobé dans un petit laïus sur l’Etat de droit :

« Vous le savez, c’est au nom de l’Etat de droit que les pouvoirs publics ont autorisé la manifestation d’aujourd’hui du M5 RFP, malgré les incitations à la violence véhiculées par les messages de certains responsables de ce Mouvement. C’est au nom de ce même Etat de droit qu’il m’incombe d’assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions et cela sera fait, sans faiblesse aucune. »

Courage, fuyez ! Zorro vient de faire son entrée à Bamako sous la figure d’un Ibrahim Boubakar Keita finalement converti à la religion de ses homologues des autres pays qui aiment à régler à la AK 47 et au baston les différends avec leurs peuples.

Un petit espoir toutefois, IBK “le terrible” a de nouveau rassurer le peuple malien  sur sa « volonté de poursuivre le dialogue » et a réitéré sa disposition à prendre toutes les mesures qui sont en son pouvoir « en vue d’apaiser la situation. ».

Un bel exercice d’autisme qu’une frange très importante de Maliens considèrent comme sinon une moquerie, du moins de la fuite avant.

Pour ceux-là, le seul  service que puisse rendre au peuple  malien cet ancien Premier ministre et non moins lointain successeur de Amadou Toumani Touré (après le putschiste Amadou Yaya Sanogo, et le président de la transition Dioncounda Traoré) c’est de rendre le tablier. Ils n’hésitent pas à rappeler au passage que sa réélection à la présidence de la République en 2018 avec plus de 77% a fait l’objet d’une controverse sans précédent.

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