« En tant qu’organisation catholique romaine qui promeut la paix, la justice et le développement durable en Afrique, l’Institut Denis Hurley pour la paix appelle le gouvernement camerounais et les dirigeants anglophones du Cameroun à respecter l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies, à adhérer à la résolution 2532 », a soutenu l’évêque de liaison du DPHI, Mgr Stephen Brislin. En effet courant une visioconférence à l’entame de ce mois, les membres du Conseil ont adopté à l’unanimité la résolution 2532 (2020) dans laquelle ils demandent « une cessation générale et immédiate des hostilités dans toutes les situations inscrites à son ordre du jour et appellent toutes les parties aux conflits armés à s’engager immédiatement dans une pause humanitaire durable d’au moins 90 jours consécutifs, afin de permettre l’acheminement sûr, sans entrave et durable de l’aide humanitaire … et des évacuations médicales ».
Dans le rapport du 20 juillet, l’archevêque de l’archidiocèse du Cap, en Afrique du Sud, note que depuis l’adoption de la résolution 2532 (2020), le Cameroun est toujours témoin d’un certain nombre d’attaques. Il mentionne les incendies criminels du 1er juillet par les militaires à Banbaki-Tungo, dans la division de Mezam, où certaines maisons ont été brûlées ; les incendies criminels du 4 juillet à Ngusi, dans la division de K. Muan ; l’invasion militaire du 7 juillet à Bakut, à Eyumojck, qui a entraîné la mort de deux personnes et l’arrestation de plusieurs jeunes ; et les affrontements du 8 juillet à Kikaikelaki, et l’invasion de Kikoo, entre autres attaques.
Toutefois « Nous sommes heureux de constater que le 2 juillet 2020, les représentants du gouvernement camerounais ont commencé les préludes avec les représentants du Cameroun anglophone, dirigés par Sisiku Ayuk Tabe Julius. Nous espérons que cela créera un environnement propice à l’instauration d’un climat de confiance et à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties », se félicite-t-il avant de d’appeler le gouvernement camerounais et les dirigeants anglophones du Cameroun « à ne pas perdre cet élan, mais à adhérer à la résolution 2532 (2020), et à utiliser le cessez-le-feu en premier lieu pour renforcer la capacité à protéger la santé de tous les citoyens du Cameroun au lendemain de la pandémie du COVID-19 », déclare l’archevêque. Il émet également le vœu qu’une entente durable soit trouvée de manière à trouver la satisfaction parfaite Des populations du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Un appel fort qui fera face, si rien ne change foncièrement, à l’indifférence ou à la lenteur assassine du régime Biya. Des leaders politiques à l’instar de Maurice Kamto l’ont relevé ; des écrivains aussi, Claude Mouaffi dans son livre Au pays de Si je savais . Au sommet de l’Etat, les manœuvres ne se multiplient que pour favoriser une succession de gré à gré à la magistrature suprême avec le concours de la France. Il y a d’ailleurs fort à parier que le début de négociation inattendue par ce régime qui s’était lui-même privé d’interlocuteur en optant pour la violence n’est qu’un cheval de troie.