Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission et la dissolution du Parlement et du gouvernement, quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte.
«Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment», a dit le président Keïta dans une allocution diffusée par la télévision nationale ORTM. «Et avec toutes les conséquences de droit: la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement», a-t-il ajouté.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi en fin d’après-midi par des militaires en révolte, dont des éléments ont ensuite fraternisé avec des manifestants qui réclament depuis des mois le départ du chef de l’État.
Les mutins ont ensuite pris le contrôle du camp et des rues adjacentes, avant de se diriger en convoi vers le centre de la capitale, selon un correspondant de l’AFP.
Dans Bamako, ils ont été acclamés par des manifestants rassemblés pour réclamer le départ du chef de l’État aux abords de la place de l’Indépendance, épicentre de la contestation qui ébranle le Mali depuis plusieurs mois, avant de se diriger vers la résidence du président Keïta, selon la même source.
Avant même l’annonce de l’arrestation du président et de son premier ministre, les pays de l’Afrique de l’Ouest, la France ou encore les États-Unis avaient exprimé leur inquiétude et dénoncé toute tentative de renversement du pouvoir.
Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu de la crise qui s’est déclenchée au Mali avec le président Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall, et a exprimé «son plein soutien aux efforts de médiation en cours de la CEDEAO», a indiqué mardi l’Elysée. Le chef de l’Etat «suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours», a ajouté la présidence.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été «arrêtés» ce 18 août en fin d’après-midi à Bamako par des militaires en révolte, a affirmé à l’AFP un des chefs de la mutinerie. «Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministre sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui» [au domicile du chef de l’Etat], a ainsi déclaré à l’agence un militaire se présentant comme un chef de la mutinerie, qui se déroule depuis le matin du 18 août dans une garnison en banlieue de Bamako. Il a requis l’anonymat.