Alea jacta est ! Le coup d’Etat au Mali est définitivement consommé, comme c’est le cas depuis mardi, les condamnations d’usage et du reste sans lendemain ont continué de fleurir ce mercredi. A l’instar de celle du leader sud-africain et président en exercice de l’Union Africaine, Cyril Ramaphosa.
C’est dans un communiqué rendu public mercredi par la présidence sud-africaine que Cyril Ramaphosa a condamné le changement inconstitutionnel de gouvernement au Mali, exigé la libération immédiate du président, du Premier ministre et des autres ministres, et appelé l’armée à rentrer dans les casernes.
Dans le communiqué consulté par Cameroonvoice, on peut lire que « Monsieur Cyril Ramaphosa, président de la République d’Afrique du Sud a appris avec inquiétude les développements en République du Mali, qui ont conduit à la démission forcée du Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita ».
S’exprimant aussi en sa qualité de président de l’Union Africaine (UA), le président Ramaphosa, a condamné le changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali, et exigé que l’armée malienne libère le président, le premier ministre, les ministres et autres Cadres gouvernementaux qu’elle retenait toujours mercredi au camp militaire de Kati, quartier général des auteurs du coup d’Etat à une quinzaine de kilomètres de la capitale malienne Bamako.
Après avoir appelé à un retour immédiat à un régime civil et au retour des militaires dans leurs casernes, le président Ramaphosa a « exhorté le peuple malien, les partis politiques et la société civile, à respecter l’Etat de droit et à s’engager dans le dialogue afin de résoudre leurs conflits.
Pour finir, le Président Ramaphosa a demandé aux dirigeants africains et à l’ensemble de la communauté internationale de dénoncer et rejeter le changement anticonstitutionnel de gouvernement, et d’aider le peuple malien à revenir à un régime civil et démocratique.
IBK, c’est fini!
En demandant le retour à un régime civil et non le rétablissement de celui de Boubakar Keita dont on parle de la libération immédiate exactement comme on demanderait la libération d’un opposant, le président Ramaphosa démontre clairement, d’une part, qu’il a pris acte de la mise à l’écart de IBK, et d’autre part, qu’il n’est pas très éloigné de l’orientation que les militaires donnent au coup d’Etat du 18 août 2020, dans la mesure où ceux-ci ont dit souhaiter la tenue d’élections générales dans un « délai raisonnable ».
En effet, à la suite de son discours de renonciation dans la nuit de mardi à mercredi, les militaires auteurs du coup d’État, par la voix du colonel major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air et porte-parole des militaires, ont pris le relai du président démissionnaire Ibrahim Boubakar Keita à la télévision, pour annoncer la création d’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et dire leur volonté de mettre en place une transition politique civile devant conduire à des élections générales dans un “délai raisonnable”.
a affirmé sur la télévision publique ORTM le Colonel major Wagué, qui a par ailleurs expliqué les mobiles de l’intervention des hommes en treillis :
non sans dénoncer le clientélisme politique et la gestion familiale des affaires de l’État, la gabegie, le vol et l’arbitraire, une justice en déphasage avec les citoyens, une éducation nationale qui patauge, les massacres de villageois, le terrorisme et l’extrémisme.
Pour ne rien laisser au hasard, le Colonel Wague a assuré que tous les accords passés seront respectés, et a réaffirmé l’attachement de l’armée au processus d’Alger, à l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés du nord du pays.