La candidature de l’homme d’Etat qui a passé huit ans à la prison de la CPI à la Haye pour se voir déclaré innocent de la charge de co-action indirecte de crimes contre l’humanité (meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains) sera déposée à la Commission électorale indépendante lundi prochain.
Cette annonce fruit d’une résolution prise mercredi par la coalition Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) a été faite au lendemain de l’annonce de la radiation du fichier électoral de l’ancien leader socialiste.
“EDS informe les Ivoiriens et la communauté internationale (…) qu’il déposera la candidature du président Laurent Gbagbo selon les procédures prévues“, pouvait-on lire sur le communiqué de la coalition pro-Gbagbo encore appelé les “GOR”, c’est-à-dire les tenants du courant “Gbagbo ou Rien“, qui considèrent comme une trahison la candidature de l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’guessan, déjà déposée au nom du FPI.
Il est à noter que c’est lundi à minuit que prendront fin les dépôts des dossiers de candidature et que les candidats ne doivent pas être nécessairement présents physiquement, aux dires du président de la Commission électorale indépendante (CEI) Ibrahime Kuibiert Coulibaly, cité par l’AFP. On imagine cependant que les partisans du Pr. Laurent Gbagbo (75 ans), président de la Côte d’Ivoire de 2000 à avril 2011, acquitté en première instance par la Cour pénale internationale (CPI) et actuellement en liberté conditionnelle à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel procès en appel, auront fort à faire, étant entendu que selon la loi électorale de la Côte d’Ivoire, on ne peut être candidat à une élection sans être inscrit sur les listes électorales, c’est à-dire en étant une personne incapable de voter soi-même.
Avant celui attendu lundi 31 août du Pr. Gbagbo, le dossier de candidature pour un troisième mandat très contesté du président sortant, Ouattara, avait déjà été déposé. Celui d’un autre ancien président de la Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, a été déposé jeudi 27 août. Ce qui pourrait laisser penser trivialement –les mêmes causes produisant les mêmes effets- qu’au sortir du scrutin, le pays ne sera pas à l’abri d’une autre crise post-électorale.