Cameroun : Les enlèvements d’opposants comme méthode de terreur avant le 22 septembre

A quelques jours du déclenchement de la vaste campagne « Biya doit partir » prévu pour le 22 septembre, le pouvoir en place multiplie les actes de répression et d’intimidation. Des actes qui vont des menaces d’emprisonnement à vie des opposants faites par le ministre de l’Administration territoriale aux interdictions strictes par les autorités administratives de toute manifestation ou réunion publique sous peine d’arrestation, en passant par l’apparition soudaine dans les villes comme Douala, fief de l’opposition, des hordes de loubards dont la forte constitution physique suffit à donner froid dans le dos, et dont la mission serait non seulement de semer le désordre pendant les manifestations de l’opposition pour justifier la répression, mais aussi de participer aux côtés des forces de l’ordre à la traque et à la torture des manifestants afin de donner une caution civile   à la répression.

A côté de tout ceci, il y a la mobilisation très dissuasive de la police et de l’armée  dans les principales villes, les menaces de mort proférées à l’intention des populations qui seraient tentées de répondre positivement à l’appel à manifester le 22 septembre lancé par le leader de l’opposition Maurice Kamto, la  dispersion aux quatre coins du pays des agents de renseignement reconnaissables aux conseils d’une apparente idiotie qu’ils donnent gratuitement à tous ceux qu’ils approchent, et qui tournent tous autour du “refus patriotique de suivre Maurice Kamto dans son  désordre par ces temps de guerre dans le Noso et de lutte contre Boko Haram, sous peine d’écoper de longues années de prison ou d’être condamné à mort pour rébellion”.

Des enlèvements pour faire régner le sentiment de terreur

Et comme si tous ces préparatifs de guerre ne suffisaient pas, il semblerait que les agents du régime aient décidé d’anticiper en procédant à des enlèvements. Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto parlent depuis quelques jours de cas de disparition de personnes ayant montré une attitude d’adhésion au mot d’ordre de résistance au pouvoir.

#ctaText??#  Chefs traditionnels : importance de leur pouvoir mystique

Au nombre  des cas d’enlèvements signalés, celui au quartier Bonabéri à Douala, au lieu dit “Cocotiers”, d’une jeune dame prénommée Laure. Elle est portée disparue depuis quelques jours après s’être fait remarquer par son activisme débordant auprès des populations qu’elle a passé ces deux dernières semaines à sensibiliser pour leur participation massive aux manifestations du 22 septembre. Ses camarades attribuent cet enlèvement à des éléments de la milice du régime.

Samedi, une tentative d’enlèvement a avorté à l’aéroport de Douala grâce à la vigilance d’un officier de police français ?

Le degré de haine du régime et de ses partisans pour ceux qui veulent faire valoir leurs droits civils civiques et constitutionnels d’exprimer leur opinion pour ou contre la situation du Cameroun a atteint des extrémités, tel qu’on ne parle au Cameroun des manifestants de l’opposition qu’en termes de « ceux qui vont aller se faire tuer pour rien ». Autrement dit, aller manifester pacifiquement contre le régime n’est ni plus ni moins qu’un acte suicidaire.

D’où la question récurrente qui revient dans les conversations des Camerounais, de savoir si « la meilleure option pour se faire entendre dans ce pays ne serait pas de prendre les armes comme le font depuis quatre ans les groupes armés dans les deux régions anglophones ». Une option désespérée à laquelle le régime tente de pousser les Camerounais depuis des décennies, mais que s’est toujours refusé à envisager l’opposition républicaine et légaliste, que ce soit du temps où John Fru Ndi conduisait celle-ci, où depuis qu’elle est sous le leadership de Maurice Kamto et de ses alliés.

Il reste à espérer que les Camerounais auront la force de continuer de résister à l’appel du chaos que leur lance un régime qui n’hésite plus à montrer combien il a sombré dans l’animalité. En témoigne la métaphore de « l’attaque de la ruche d’abeilles par ceux qui ne peuvent pas courir », filée lundi dernier par un ministre camerounais qui aurait définitivement remisé au placard le peu d’humanité qu’on pouvait encore lui soupçonner.

Les abeilles d’Atanga Nji sont-elles déjà en action ?

 

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