Une semaine après sa sortie de prison où il a séjourné plus d’un an et demi (20 mois) pour avoir conduit une marche pacifique contre le hold-up électoral de 2018, le 1er Vice-président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Yacouba Mota a quitté Yaoundé le 11 février dernier pour sa ville natale de Tokombéré, dans l’Extrême-Nord, en passant par Maroua, chef-lieu et porte d’entrée de la région.
Mais si le retour du numéro 2 du MRC qui a héroïquement remporté la guerre psychologique contre la répression et la torture a été triomphal, cela n’a pas été sans mal.
Avisée en effet de l’événement qu’allait être le retour de celui qui mène frontalement dans la région de l’Extrême-Nord la lutte pour la Renaissance du berceau de ses ancêtres, monsieur Cavaye Yeguie, élite Rdpc la plus en vue du coin et président de l’Assemblée Nationale, aurait entrepris de mobiliser des jeunes de la ville de Maroua pour faire échec à la démonstration de popularité qu’allait entrainer l’arrivée du haut cadre du MRC.
Si officiellement il s’est agi pour le PAN Cavaye Yeguie de se mettre au diapason des jeunes de sa base politique pour s’informer de leurs aspirations, leur présenter ses excuses pour ce qu’il n’a pas fait pour eux, bref pour se réconcilier avec la jeunesse de Maroua, des planifications souterraines ont été détectées par des observateurs avertis qui ont relevé la manifestation d’une forte sollicitude du président de la Chambre basse du parlement camerounais en échange d’une participation très active de ceux-ci, notamment les jeunes de Tokombéré, au sabotage de tous rassemblements et actions liés à l’accueil de Mamadou Mota qui, et c’est très important de le souligner, était accompagné depuis Yaoundé, par le président du Directoire National du MRC, le Professeur Maurice Kamto.
Évidemment, certains jeunes financièrement motivés par des commanditaires de l’ombre, se sont prêtés à ce jeu sur le trajet des officiels du MRC, en dénonçant leur présence dans la région de l’Extrême-Nord en général et à Tokombéré en particulier, qu’ils ont présentée comme séditieuse, porteuse de déstabilisation et de haine, voire de division.
Sensibilisé par ces manœuvres en dessous de la ceinture unanimement imputées ici l’Honorable Cavaye yeguie, par ailleurs membre du Comité Central et du Bureau Politique du parti au pouvoir depuis plus de cinq décennies (le Rdpc est la dénomination prise par en 1985 par l’UNC, parti créé en 1966 suite à la fusion-absorption forcée des partis politiques –sauf l’UPC- existant avant et après l’indépendance, par l’Union Camerounaise de Ahmadou Ahidjo en vue de former un parti unique), Mamadou Mota dont on connait la verdeur de la réaction face à des cas similaires de passage en force contre l’éthique et les principes moraux qui régissent la saine compétition politique, n’y est pas allé du dos de la cuiller, lors de son discours devant des milliers de personnes à tokombéré, pour dézinguer sévèrement l’octogénaire qui trône à l’Assemblée Nationale depuis 29 ans.
Il reviendra ensuite sur ce recadrage en commettant un post sur le réseau social Facebook dans lequel il affirme :
« Cavaye Yeguie doit savoir que, c’est assez honteux pour son âge et pour son rang social de mener ce genre de politique. La politique de la sauvagerie et de la caverne a assez durée ! Qu’il retienne que ni aujourd’hui ni demain il ne pourra m’empêcher de vivre à Tokombere. Personne ne peut m’empêcher d’entrer chez moi. Merci à vous mon peuple »
Ces propos réussiront-ils à civiliser les mœurs politiques de la personnalité indexée, rien n’est moins sûr. Mais trêve de pessimisme, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas.
