Les dirigeants français doivent cesser de prétexter le faussement sacro-saint principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain pour ne pas agir, alors qu’elle le fait avec beaucoup d’entrain dans le cadre de ses relations économiques avec le Cameroun. C’est la substance d’une réflexion du député français Sébastien Nadot, qui a déjà soulevé à de nombreuses reprises à l’Assemblée Nationale française dont il est membre de la Commission des affaires étrangères, le problème de la très meurtrière guerre en cours depuis près de cinq ans au Cameroun occidental.
Le représentant de la Haute-Garonne à l’Assemblée Nationale française est de nouveau sorti de ses gonds pour fustiger la passivité française face à la tragédie qui se nue au Cameroun depuis le déclenchement de la crise anglophone en 2016, et surtout depuis la mutation de ce qui n’était qu’une crise socioprofessionnelle en guerre de sécession et actions terroristes commises par les parties en conflit.
S’exprimant dans les colonnes du quotidien camerounais “Mutations”, l’élu MDP (Mouvement des Progressistes) qui a soutenu la candidature d’Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle française de 2017, estime que contrairement aux Etats-Unis qui agissent via le Congrès, son pays, la France, ne s’implique pas comme il le devrait dans la résolution du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, alors que l’Hexagone dispose de moyens suffisants pour faire comprendre à la communauté internationale la gravité de ce qui se passe au Cameroun.
Ulcéré de voir les États-Unis damer le pion à son pays pourtant historiquement plus lié au Cameroun, le député Nadot qui soutient la décision des sénateurs américains du 1er janvier 2021 d’autoriser le gouvernement américain d’agir pour la résolution de la crise anglophone pense que la France devrait s’inscrire dans ce registre au regard du passif dont sont émaillées ses relations avec le Cameroun et des responsabilités qui vont avec :