Le journaliste s’étonne de la réjouissance quasi collective qui a suivi la consécration de Francis Ngannou. Des déductions aussi éloquentes les unes que les autres qui sont faites au sujet de l’athlète. « Francis Ngannou est devenu le modèle de la jeunesse africaine avec son titre de champion du monde», se surprend l’homme de médias avant de se demander « S’il serait mort dans le désert ou la mer, capturé comme un esclave au désert, les Biyamerounais et les Panafricons auraient dit qu’il méritait la mort pour avoir a fui le pays parce qu’il ne voulait pas se débrouiller sur place comme eux. Si les autorités françaises auraient décidé de le rapatrier comme un sans-papiers, ils allaient crier: Nous l’attendons ici. Il va lire l’heure sur le calendrier chinois», déduit-il
Et de rappeler que tout n’a pas été facile pour celui dont le nom est sur toutes les lèvres au Cameroun en ce moment en raison d’un régime qui tente de s’arroger le mérite de la réussite d’un de ses fils «Voici donc le parcours de combattant des Bozayeurs Camerounais comme Francis Nganou au désert, dormant à la belle étoile, abandonné par le gouvernement et les représentations diplomatiques. Mais dès qu’ils vont réussir, l’honneur reviendra à Paul Biya et au BIR. On va leur demander de venir investir au pays pour partager leur argent aux détourneurs d’impôts », regrette Remy Ngono.
« Francis Nganou est parti du Cameroun faute d’encadrement. Il a creusé le sable pour survivre. Désespéré, il s’est lancé dans le désert, a été maltraité au Maghreb, est passé par la mer pour arriver en France. Après avoir galéré comme tous les sans-papiers, le voilà hissé au sommet des arts martiaux mondiaux. C’est maintenant qu’il pourrait être reçu et présenté comme un trophée par le premier sportif camerounais Paul Biya », écrivait le journaliste dans une récente sortie.