Six mois environ après son arrivée à la tête de l’administration américaine, Joe Biden, via son chef de la diplomatie, le Secrétaire d’Etat Antony J. Blinken, vient de frapper du poing sur la table au sujet du Cameroun où a cours depuis cinq ans, une sanglante et très meurtrière guerre civile (plus de 50.000 morts et des millions de déplacés, sans oublier près d’un million de jeunes personnes en âge scolaire qui ne peuvent plus jouir de leurs droits à l’éducation, menacées qu’elles sont par des groupuscules terroristes présentés par les autorités camerounaises comme des pro-sécessionnistes, et par les leaders sécessionnistes comme des terroristes à la solde du régime de Yaoundé chargés de jeter du discrédit sur leur cause).
Les premières sanctions américaines annoncées lundi 7 juin par le Secrétaire d’Etat américain se déclineront en des restrictions sévères de visas à l’encontre de ceux des protagonistes réputés pour constituer un frein à la pacification de la situation. Et ces restrictions de visas se veulent un prélude à des sanctions individuelles qui ne tarderont pas à tomber, question de ramener à des sentiments plus raisonnables ceux qui, pro-sécessionnistes ou pro-gouvernementaux, pensent que les peuples des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest n’ont pas assez souffert pour qu’ils fassent le sacrifice d’une pacification de leurs sentiments -il est vrai nationalistes et légitimes, d’une part comme de l’autre-.
« Les États-Unis se sont engagés à mettre fin à la violence persistante au Cameroun et à soutenir le peuple camerounais. A partir d’aujourd’hui, nous imposons des restrictions de visas à ceux qui sont impliqués dans la sape de la paix dans les régions anglophones du Cameroun. », a tweeté lundi le patron de la diplomatie américaine, visiblement menaçant contre les fauteurs de barbarie de tous bords qui sapent la paix au pays du Mpodol Ruben um Nyobe, l’empêchant de revivre la paix qui fut naguère sa principale caractéristique.
Quoique les Etats-Unis se soient montrés jusqu’ici très préoccupés par la situation au Cameroun, c’est la première décision marquant l’intérêt réel d’un gouvernement étranger relativement à l’impasse dans laquelle est plongé le Cameroun jadis présenté comme un îlot de paix sous la conduite « éclairée » de son président Paul Biya, que beaucoup présentent à tort ou à raison aujourd’hui comme un chef de guerre à qui aucune guerre ne réussit.