Dominé comme d’habitude par la chronique des amours et des désamours des trois mastodontes de la politique nationale, l’agenda de l’actualité ivoirienne voit un sujet s’imposer à lui et à tous : l’augmentation des prix de première nécessité sur les marchés.
Fébrile, le pouvoir ne sait pas vraiment quel axe de communication privilégier. Faut-il politiser l’affaire, et pointer du doigt comme le veut la “tradition”, des opposants “tapis dans l’ombre”, nourrissant d’obscurs desseins ? Certains, parmi les porte-voix du régime Ouattara, s’y essaient sans trop de succès. Faut-il culpabiliser le peuple et ses choix économiques peu rationnels, en pointant du doigt les goûts de luxe et l’alcoolisme latent qui ne touche de toute façon qu’une partie de la classe moyenne urbaine ? Faut-il invoquer un contexte international impossible à contourner ?
Très clairement, il est vrai que la flambée actuelle des prix témoigne une fois de plus des rapports économiques internationaux défavorables à l’Afrique. La “valse des étiquettes” s’explique en partie par une inflation mondiale, elle-même liée aux politiques de relance menées en Chine et en Occident, lesquelles passent par une impressionnante création monétaire – là où l’Afrique subit de son côté aujourd’hui comme hier une “répression monétaire”, selon l’expression de l’économiste camerounais Joseph Tchundjang Pouemi. Résultat des courses : le continent qui a le moins subi les conséquences sanitaires du COVID 19 est peut-être celui qui, au final, paiera la plus grosse ardoise économique.
Facture de la “crise des délestages”
Une fois que l’on a admis cela, on est bien obligés de reconnaître que ce ne sont pas seulement des facteurs globaux qui expliquent l’actuel vertige des prix sur les marchés ivoiriens. Des “causes internes” existent, et elles nous ramènent toutes à la stratégie de la mystification économique qui a été le choix d’Alassane Ouattara et son clan, quand ils ont pris le pouvoir en 2011.
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