C’est durant une interview accordée à VOA Afrique que Samuel Ikome Sako, président intérimaire de la république autoproclamée d’Ambazonie, a donné la position de son camp le 1er octobre 2021. Le leader séparatiste reconnait que depuis le déclenchement du conflit en 2016, la voie du dialogue n’a jamais été la première option de Yaoundé « Nous avons donc décider de nous structurer pour le long terme. Notre combat n’était pas seulement cette idée, mais nous devions lui donner une forme, une structure. », a confié Samuel Ikome Sako.
Pour lui, la seule issue pour sortir de la crise c’est le dialogue, et sa base est prête à résister jusqu’au dernier souffle pour que ces négociations commencent. Le seul problème demeure la position inchangée du régime en place « J’ai attendu que les autorités camerounaises viennent afin que nous entamions le processus de véritable dialogue sur ces questions. Ils traînent les pas. Ils disent oui et non en même temps. Ils croient en l’option militaire et ils pensent qu’ils auront une victoire militaire. De ce point de vue ils se demandent pourquoi ils devraient parler avec nous ?... Pourquoi ont-ils peur du dialogue ? S’ils savent qu’ils ont raison et que nous avons tort, rencontrons-nous autour d’une table afin de résoudre ce problème par le dialogue d’arrêter les pertes en vies humaines. »
Confie-t-il avant d’appeler la communauté internationale à l’aide dans la préservation des vie humaines. « Nous accordons de la valeur à la vie humaine. Nous voulons le dialogue. La communauté internationale doit faire pression là où cela donnera des résultats. La première phase c’est d’amener les autorités camerounaises à la table, parce-que nous sommes déjà dans cette attente depuis plus de deux ans. » rappelle le leader séparatiste.
La situation du Cameroun a suscité l’intérêt de plusieurs personnalités dont celui de Tibor Nagy, l’ancien secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique, ambassadeur des États-Unis en Guinée et en Éthiopie. Il s’insurge du rôle trouble que joue la France dans cette crise au nom de ses intérêts « La crise anglophone au Cameroun a 5 ans, mais le problème fondamental remonte au colonialisme. Je ne comprends pas pourquoi la France ne voit pas que son intérêt à long terme est d’aider les anglophones à obtenir leurs droits plutôt que de soutenir la politique de la terre brûlée de Yaoundé qui ne peut pas gagner ! », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Rappelons que le conflit a déjà fait plus de 3000 morts et près d’un million de déplacés, mais sans avancées majeures au regard de l’actualité.