“Ils seront tous soumis à la rigueur du droit pénal, l’objectif étant de lutter contre l’impunité des auteurs d’infractions graves”, a déclaré le procureur général Richard Adou lundi aux journalistes dans la capitale économique, Abidjan. Ses commentaires font suite à une enquête spéciale de six mois sur les violences qui ont fait au moins 85 morts et près de 500 blessés entre août et novembre de l’année dernière.
Le principal leader de l’opposition et ancien chef d’État, Henri Konan Bedie, 87 ans, qui a boycotté le vote du 31 octobre et appelé à la désobéissance civile contre le projet du président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat, pourrait faire partie des personnes poursuivies. Bedié n’est pas protégé par la Loi de 2005 qui accorde aux anciens présidents un certain degré d’immunité, car elle contient une disposition permettant de les juger pour des délits commis en période électorale comme l’a rappelé Richard Adou.
Environ 233 personnes impliquées à ces troubles électoraux ont déjà été arrêtées. Si la plupart ont été remises en liberté, 40 autres sont recherchées pour leur implication. La répression menace de faire dérailler un dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition qui a repris ce mois-ci après une période de calme relatif dans le premier producteur mondial de cacao.