C’est une enquête du journal suisse Le Temps qui a levé le voile sur ce fait inédit qui défraie la chronique en RDC. Leur investigation s’appuie sur plusieurs extraits de différents entretiens, en visioconférences et en présentiels, que Vidiye Tshimanga a visiblement eu avec des personnes qui se présentaient comme des investisseurs .
On y voit le conseiller du président Félix Tshisekedi affirmer clairement à ses interlocuteurs qu’il peut les aider à obtenir des contrats miniers. Il met en avant sa proximité avec le chef de l’État, déclare avoir financé sa campagne présidentielle. Il dit aussi que s’ils font affaire ensemble, il va gagner de l’argent et qu’ils vont partager les parts de la société qu’ils vont monter ensemble.
Il évoque, en exemple, un précédent montage financier avec une entité baptisée Ivanhoe. Une société avec laquelle aurait fait affaire et dans laquelle il aurait obtenu 20% des parts. C’est le chiffre qui marque : 20% de commission pour obtenir des contrats miniers en RDC.
Il rejette les accusations
Vidiye Tshimanga a été approché par les journalistes sur la question. S’il confirme avoir eu les échanges au centre de la polémique, il nie toutes les accusations qui sont proférées à son endroit.
Il explique que ces rendez-vous étaient dans un cadre privé, que l’enregistrement n’était pas fiable et finalement, qu’il savait que c’était un piège. Vidiye Tshimanga affirme qu’il a voulu retourner ce piège contre ses auteurs. Selon l’un des journalistes contactés, le conseiller a mis en avant d’autres enregistrements de ces rendez-vous, mais il n’a pas souhaité leur faire écouter en intégralité.
Vidiye Tshimanga a publié un communiqué annonçant sa démission dans l’après-midi ce vendredi, « afin de faire toute la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier… La blessure étant malheureusement trop ouverte à ce stade, la présente me parait être la seule décision de dignité à prendre », lit-on entre les lignes du document laconique.
Le piège
D’entrée de jeu, on ne sait pas qui sont ces mystérieux investisseurs. Il y a un doute sur leurs identités, les journalistes n’ont pas pu remonter jusqu’à eux et la société dont ils se revendiquent existe, mais nie toute opération avec le Congo.
Enfin, les auteurs de l’article évoquent eux-mêmes une certaine prudence. Pour eux, le conseiller du président a clairement été piégé. Par qui ? C’est toute la question. Ils disent poursuivre leur enquête dans ce sens pour tenter de comprendre d’où vient cette vidéo et pourquoi elle leur a été communiquée.
Ce vendredi matin, la présidence congolaise a publié un communiqué. Sans citer le nom du conseiller Vidiye Tshimanga. Cette déclaration assure que « toute personne, y compris au sein du cabinet du Président de la République, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du cabinet, subira la rigueur de leurs effets ».
On a reçu cette vidéo à travers un intermédiaire qui prétendait vouloir nettoyer le Congo et être une sorte de chevalier blanc.
La vidéo intégrale du conseiller du président Tshisekedi Vidiye Tshimanga