Le communiqué laconique de Grégoire Owona n’a pas suffi à mettre fin aux clameurs dans les rangs des partenaires sociaux. Le ministre du Travail se félicite qu’une entente ait été trouvé pour augmenter le SMIG de 5605 FCFA. Les principaux concernés se plaignent toujours de n’avoir pas été écouté par l’Etat. Les confédérations syndicales ne sont pas d’accord avec un SMIG à moins de 60 000 FCFA.
“Il y a eu des accords bipartites. Parce que en fait ce sont les employeurs et les travailleurs qui négocient sous le regard du gouvernement. Hors, la plupart des employeurs qui sont notamment le GICAM et ECAM sont d’accord avec les employés qu’il faut un SMIG au moins de 60 000. Le montant initialement souhaité était de 100 000 FCFA. Cela permettra la stabilité des entreprises.”, rassure Antoinette Ekouan, la présidente de la confédération camerounaise du Travail. Et d’ajouter que le ministre s’interfère dans les négociations comme d’accoutumée.
La décision a été prise alors que les travaux se poursuivaient encore et vient acter une véritable rupture de traitement pour des acteurs qui sont pourtant encadrés par le même code du Travail de 1992. “Le ministre est en train de séparer le secteur privé du secteur public et pourtant il n’y a qu’un seul code du travail.”, martèle Antoinette Ekouan qui annonce par ailleurs des actions de contestation contre cette mesure injuste.
“Nous réaffirmons qu’un SMIG de moins de 60 000 FCFA ne sera pas admis. Nous ne pouvons pas l’accepter. Nous allons mener effectivement des actions pour montrer aux populations et aux travailleurs que la personne qui ne veut pas que le niveau de vie soit stable, que les populations ressentent quand même une certaine soutenabilité dans les difficultés qu’ils ont c’est le gouvernement. Et que chacun prenne ses responsabilités.” annonce la syndicaliste.
En filigrane de cette manifestation annoncée, un arbitrage probable du premier ministre est attendu si l’on s’en tient aux annonces du communiqué rendu public par le ministère du Travail.