Paul Biya est-il vraiment au courant de l’affaire Martinez Zogo ? Paul Biya sait-il le traitement déshumanisant qui a été infligé à ce jeune ? Paul Biya sait-il l’angoisse et la peur qui traversent ses jeunes compatriotes au regard de cet aveu d’insécurité ? Paul Biya a-t-il fait peuve de sagesse en restant totalement muet sur la question ? Difficile à dire.
L’affaire Martinez Zogo a pris tellement de proportions que ce n’était indiqué de la mettre sous le boisseau. Le rang des personnalités citées dans ce meurtre odieux en ont fait un crime d’Etat qui méritait sinon un message de réconfort au jeunes camerounais, aux jeunes journalistes et surtout à la famille ébranlée de Martinez Zogo. Pareille attention avait pourtant été accordée à la CAN malgré ses mille scandales sui demeurent irrésolus.
Paul Biya se devait de rassurer ses jeunes compatriotes surtout lorsqu’on sait qu’un autre journaliste a été assassiné lors même qu’on pleure encore Martinez Zogo. Dire des messages de condoléances n’est pas visiblement le fort de Paul Biya; lui qui est resté de marbre depuis la disparition d’un ministre de son gouvernement Gabriel Dodo Ndoké, qui plus était un jeune qui aurait également été tué par empoisonnement.
Malgré le contexte d’insécurité qui se consolide, Paul Biya a tôt fait de rappeler à ses jeunes compatriotes combien il est préoccupé de leur devenir. En les invitant de nouveau à une utilisation responsable des réseaux sociaux dominés par les oiseaux de mauvais augure; la charte annoncée pour protéger les plus jeunes sur les réseaux sociaux suffira-t-elle à changer la donne ?
Rien n’est moins sûr ! Surtout lorsqu’on se rappelle que durant le CAN 2021 au Cameroun, des influenceuses aux mœurs relâchées avaient été sollicitées par le gouvernement pour promouvoir l’image du Cameroun. Quelle paradoxe donc d’afficher aujourd’hui la volonté de protéger cette jeunesse quand cela n’avait pas ému en hauts lieux ? Mystère également !
La président Paul Biya montre également patte blanche pour l’entreprenariat jeune au Cameroun, en annonçant la mise sur pied de fonds spéciaux d’appuis aux jeunes du Cameroun et de la diaspora. De la poudre aux yeux une fois encore ? On n’est pas loin de là. S’il faut saluer cet effort supplémentaire, il faut surtout regretter l’absence de mesures d’accompagnement conséquentes pour ne plus assister à des cas de détournements qui sont quotidiens du fait de l’inaction de Paul Biya.
Corruption qui est loin de s’estomper lorsqu’on s’en tient au dernier classement de Transparency international. Voilà qui n’est pas encourager les Camerounais de la diaspora qui ont le choix de leur pays d’accueil; ce d’autant que Paul Biya évite toujours de s’avancer sur le débat de la double nationalité pour les Camerounais basés à l’étranger.
Paul Biya veut en tout cas compter sur ses jeunes compatriotes, en misant sur la formation professionnelle et l’entreprenariat. Il laisse penser que les jeunes sont au chômage parce qu’ils ne veulent pas entreprendre ou parce qu’ils ne sont pas qualifiés dans des domaines précis.
C’est certainement une fuite en avant du président. Tenez ,L’Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunications de Yaoundé, a été créée le 03 octobre 1969 et forme des Camerounais depuis cette date là. L’École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé a été fondée le 4 juin 1971 et forme des Camerounais depuis cette date. Pour ne s’arrêter qu’à ces deux cas de figure, où sont les professionnels camerounais, lorsque quasiment tous les projets au Cameroun sont réalisés par des firmes étrangères ?
Paul Biya martèle que la fonction publique reste la chasse gardée d’une minorité, il y a l’entreprenariat et le secteur privé pour les autres !
