C’est au cours d’une récente réunion de sécurité nationale que le président tunisien s’est fendu d’une sortie à fort relent raciste. Kaïs Saïed fustigeait la présence dans son pays des “hordes de migrants clandestins” venus d’Afrique subsaharienne qui veulent “changer la composition démographique de la Tunisie”, a scandé le chef d’Etat. Pour en rajouter à la fibre raciste, il a accusé ces derniers d’être à l’origine des violences dans le pays.
Kaïs Saïed a aussitôt ordonné une série d’interpellations ciblant les migrants en situation irrégulière. C’est ainsi que plus 300 ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été interpellés dans différentes villes du pays la semaine dernière. Parmi eux, des enfants et des étudiants en situation régulière. En somme, un délit de faciès qui a été ponctué par des contrôles arbitraires et musclés sur plus de dix mille personnes.
La révolte antinoire a surtout été accentuée par des messages haineux relayés sur les réseaux sociaux et particulièrement dans certains journaux tunisiens qui déduisent ouvertement qu’il y a trop d’étrangers dans leur pays. Avec cet aveu de rejet des ressortissants noires, certaines ambassades ont pris des dispositions pour permettre à leurs ressortissants étudiants de quitter le territoire tunisien.
Ce d’autant que de nombreux messages de détresse affluent venant des apprenants. “Nous sommes persécutés par la police et les autorités tunisiennes. Nous ne sommes plus en sécurité, même dans la maison où nous sommes. Moi, j’ai peur. Je ne dors pas. Je reste éveillée toute la nuit. Je suis venue pour vous demander de l’aide : aidez-moi, aidez-moi, aidez-moi !”, se lamentaient une étudiante sur une séquence vidéo devenue virale sur la toile.