Si elle avait très souvent eu court en sourdine et de façon fort voilée, cette stratégie d’ampleur sur laquelle mise l’Elysée n’est plus mystère. Il est des exemples patents dans l’actualité qui renforcent cette nouvelle démarche. Cameroonvoice a récemment appris que la commission chargée de travailler sur l’action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l’indépendance du pays sera codirigée par l’artiste camerounais Blick Bassy et l’historienne française Karine Ramondy.
En choisissant Blick Bassy qui n’est ni un grand témoin de l’histoire du Cameroun, ni un habitant permanent du Cameroun, ni un valable interlocuteur auprès des dignitaires du Cameroun, Emmanuel Macron veut ouvertement profiter du rayonnement de l’artiste originaire de la région du littoral au Cameroun. En clair, une volonté de distraire l’opinion avec Blick Bassy devant une question d’importance pour l’histoire du Cameroun.
Sans remettre en cause le talent et le projet musical que porte l’artiste camerounais, il y a lieu de reconnaître que la volonté de Macron est de biaiser la réalité sur cette question pour mieux maintenir la main mise de la France sur le Cameroun. En réalité, dans le meilleur des cas, la solution doit partir du Cameroun à défaut d’être conjointe.
Autre fait majeur de cette inclinaison qui se consolide, Emmanuel Macron s’est affiché avec l’artiste congolais Faly Ipupa. Une séquence qui cache également un projet perfide. Le président français veut clairement mettre de son côté toutes les voix dissonantes dans cadre du conflit d’opportunité autour des forêts de la RDC entre autres ressources minières qu’on retrouve dans les profondeurs de ce pays d’Afrique centrale .
En somme, la France mise sur le pilier de l’influence des artistes pour renforcer son influence malsaine sur les pays d’Afrique. S’ils sont conscients de cette volonté de perpétuer le néocolonialisme, les artistes africains doivent se désolidariser de cette entreprise auquel cas l’histoire retiendra ce funeste rôle. Dans le même temps, les Africains ont tout intérêt à ne plus se laisser prendre à ce jeu d’influence sordide comme le dénoncent de nombreux panafricains éclairés.