Guillaume Soro candidat
“Il n’y a aucune raison” de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle, a déclaré Guillaume Soro après plusieurs mois de silence, dans une interview de plus d’une heure réalisée par son directeur de communication.
Guillaume Soro a exhorté les responsables de son parti, Générations et Solidarité Populaire (GPS), à “travailler sur le terrain pour consolider” leur “organisation”, “capable de relever le défi présidentiel”. M. Soro a répété que selon lui, “ni la prison ni l’exil ne sont un frein à une carrière, à un destin politique”.
“Pendant mon exil (…) je suis allé partout, en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient” pour “prendre des contacts, participer à des réunions et à des rendez-vous privés”, a-t-il dit. “Ces mois où je me suis abstenu de parler publiquement (…) ont marqué un grand travail de réflexion pour la construction de notre mouvement”, a-t-il ajouté.
Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en Côte d’Ivoire en juin 2021 à la prison à vie pour “atteinte à la sûreté de l’État”, accusé d’avoir fomenté une “insurrection civile et militaire” visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019.
Son mouvement GPS
La dissolution de son mouvement avait également été demandée par le tribunal. “Cette soi-disant dissolution est totalement politique”, a-t-il déclaré. “Ce ne sont pas les lettres +GPS+ qu’on a voulu dissoudre, la vérité c’est que c’est un homme (…) à qui on veut interdire la politique en Côte d’Ivoire”, a-t-il dénoncé.
La Côte d’Ivoire : “C’est là mon pays, c’est là que j’ai vocation à finir mes jours”, a-t-il insisté. Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite.
Guillaume Soro était devenu le premier chef de gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019, due, selon les observateurs, aux ambitions présidentielles de Soro.
En avril 2020, Guillaume Soro avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de fonds publics. Cette condamnation avait justifié l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020.