Ça va être une première dans l’univers juridique de notre pays de voir un Bâtonnier en plein exercice, répondre de ses actes devant la justice. Mais pour une meilleure compréhension de la situation à laquelle l’actuel responsable de l’ordre des avocats est malheureusement confronté, un bref rappel des faits s’imposent.
Ainsi donc il reviendra en mémoire à tous, cette affaire ayant agité le palais de justice voyant s’opposer la Cour d’appel judiciaire de Libreville à la Cour de cassation dans le cadre de l’affaire appel à agir contre le sieur Ali Bongo ayant vu le premier président de cette juridiction, suspendue de ses fonctions.
Avec l’intervention tonitruante des avocats conseils que sont Me Bhongo Mavoungou Aimery et Me Minko-Mi-Ndong Tony dans les médias locaux (Union, Moutouki, La loupe, Le diagnostic, Le Nganga…) abondamment relayée par nombre de médias en ligne. Et qui a vu également le passage télévisé du sémillant Me Bhongo Mavoungou, sur les plateaux des chaines étrangère telles que TV5 Monde et France 24.
Il se trouve qu’à la suite de cette sanction et afférent au propos jugé diffamant et calomnieux porté à son endroit par les deux confrères, ce juge aurait introduit à leur encontre, deux procédures administratives et disciplinaires devant l’Ordre des avocats du Gabon tenu par l’actuel bâtonnier, Me Lubin Ntoutoume.
Qu’à la surprise générale, les deux comparses qui publiquement étaient devenus très loquaces sur le sujet et ne mâchaient pas leurs mots pour dire tout le mal qu’ils pensaient de ce magistrat, dans la gestion dudit dossier ; sont devenus muets comme des tombes et n’ont daigné apporter la moindre explication au fait qui leur étaient individuellement reproché, il faut le rappeler, sachant outre que Me Minko-Mi-Ndong fait partie de l’équipe de l’actuel bureau de ce même barreau.
C’est donc, le refus notoirement exprimé de soumettre leurs écritures face aux accusations dont-ils ont fait l’objet dans des délais raisonnables, qui est à l’origine de l’introduction de deux plaintes distinctes devant le premier juge d’instruction pour entre autres délits, la diffamation de magistrat dans l’exercice de ses fonctions.
Mais que vient donc faire le Bâtonnier dans cette histoire ? C’est simple, ce dernier (pour des raisons connues de lui seul) s’est vraisemblablement refusé de respecter les procédures édictés par la loi régissant cette corporation, en donnant suite à ladite requête via la sanction, le classement, voir la transmission du dossier au premier juge d’instruction avec communication écrites dans l’ensemble des cas, dument porté à l’attention de la plaignante.
Ce qui lui vaut d’être cité, pour avoir apparemment, laissé « intentionnellement » trainer le dossier et ainsi donc, protéger ou faire gagner du temps à ses deux confrères ou leur éviter tout déshonneur qui auraient à coup sûr rejailli sur l’ensemble de la profession.
Il est étonnant qu’aujourd’hui, ce soit ce même Bâtonnier qui monte au créneau pour faire la morale à d’autres juges, non respectueux de la procédure pénale ! A quel moment commence le respect des principes de la loi, Maître ? Et, si l’on veut faire la morale à quelqu’un, faudrait-encore soi-même, être un exemple. A ce propos, l’êtes-vous ?
Article du journaliste Disu Di Tabe paru dans le n°296 du 26 Février 2020page 4, du journal L’Espoir. (Illustration et commentaire non inclus)