La formation d’un axe entre le régime de Damas en Syrie, de Bachar Al-Assad et le camp du maréchal libyen Haftar alimente davantage l’escalade d’ingérences étrangères dans la bataille de Tripoli.
C’est un facteur de l’internationalisation de la guerre en Libye et le signe d’une imbrication grandissante des deux scènes syrienne et libyenne aux lourdes conséquences sur la géopolitique régionale. À rappeler que le gouvernement dissident de l’Est libyen du maréchal Haftar n’est pas toujours reconnu par la communauté internationale. Un nouvel axe se forme entre Damas et Benghazi. Mardi 3 mars le gouvernement de l’Est libyen, soutenant le maréchal khalifa Haftar a rouvert son ambassade libyenne à Damas fermée depuis 2012 en raison de l’état de crise du pays.
Non loin de Benghazi, une délégation de haut niveau du gouvernement basé à Al-Baïda, bastion du maréchal Haftar, a assisté à l’événement qui rend solennelle une relation jusque-là sécrète, galvanisée par une hostilité partagée envers la Turquie. Selon certaines sources locales, la voix du régime de Bachar Al-Assad, les délégués de l’Est libyen et leurs interlocuteurs syriens se sont engagés à contrer conjointement l’agression de la Turquie contre les deux pays.
C’est alors un nouvel élan vers la réintégration du régime de Bachar Al-Assad sur le piédestal diplomatique arabe, car, cet axe Damas-Benghazi se veut une réponse à la connexion rivale entre Ankara et Tripoli. Celle-ci a permis à Faïez Sarraj et son gouvernement d’accord national (GAN) siégeant dans la capitale libyenne – et reconnu par la communauté internationale – de faire face à l’assaut déclenché au printemps 2019 par le maréchal séditieux Haftar. Soutenu par les Emirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Russie. Outre de l’équipement militaire dont un système de défense antiaérien, Ankara a déplacé à Tripoli environ trois mille combattants syriens pro-Turcs issus de la rébellion anti-Assad. Il y a de cela deux semaines encore Antonio Guterres, supposait préconiser des éléments de sortie de cette crise violente en Lybie. A l’observation elles tardent à être appliquées ou alors ne le seront peut-être jamais.
Yvan Ngon