Le Premier ministre Ivoirien Amadou Gon Coulibaly a définitivement quitté la scène mercredi après-midi, après avoir fait un malaise au cours du Conseil des ministres que présidait le président Alassane Ouattara. Le décès de celui qui avait été désigné en mars dernier comme le candidat du RHDP à l’élection présidentielle de décembre prochain à laquelle le président en titre, Alassane Ouattara, n’était pas candidat, survient alors qu’il était donné pour entièrement rétabli après de graves ennuis de santé.
Le désormais défunt Premier ministre avait été évacué en urgence en France le 2 mai dernier suite à des problèmes cardiaques. Pendant son séjour médical parisien au cours duquel il avait effectué une coronarographie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, certaines langues avaient laissé entendre qu’il était sous assistance respiratoire artificielle, et que le chef de l’Etat ivoirien qui avait instruit son évacuation hésitait entre continuer de le maintenir artificiellement en vie et le “libérer” en le faisant “débrancher”, expliquant ainsi à leur manière le fait qu’il n’était « pas rentré en juin comme initialement prévu »(Sic).
Retour, reprise, malaise, mort !
Il n’en reste pas moins que comme un pied de nez, le candidat désigné du RHDP à la présidentielle d’octobre est revenu au bercail le 2 juillet, l’air d’avoir complètement recouvré. En témoigne l’enthousiasme de ceux qui sont allés l’accueillir au bas de la passerelle à l’aéroport d’Abidjan, parmi lesquels Alassane et Dominique Ouattara, et le ministre de la Défense, Ahmed Bakayoko, qui avait assuré l’intérim à la Primature pendant ses deux mois d’absence.
Monsieur Gon Coulibaly a pourtant repris ses activités lundi, dans la perspective du Conseil des ministres de mercredi, mais aussi dans la perspective de la préparation de son équipe de campagne pour l’élection à venir.
Une belle “victoire” contre la nature pour le président Alassane Ouattara qui, malgré les nombreux doutes sur les capacités physiques de son fragile dauphin à faire face aux responsabilités qui l’attendaient lors d’une compétition attendue pouvant le mettre aux prises avec d’éminentes figures de la politique ivoirienne ayant déjà fait leurs armes (les anciens présidents Henri Konan Bedie et Laurent Gbagbo, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Kigbafori Soro, voire l’ancien ministre Charles Blé Goudé) avait persisté à affirmer qu’il n’y avait pas de “plan B” à la candidature.
“Victoire” éphémère cependant pour tous ceux qui se réjouissaient il y a encore un peu plus de 48 heures pour le “retour au bureau du PM“, mais qui ont dû déchanter mercredi en apprenant que le PM qui était arrivé à la présidence en parfait état de santé avait été transporté d’urgence dans une clinique privée abidjanaise, la Polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie (Pisam) subséquemment à un malaise fait alors qu’ils était en plein aparté avec le président de la République lors du Conseil des ministres.
Nous reviendrons dans nos publications sur le malheur qui frappe le sommet de l’Etat ivoirien avec la disparition de celui qu’Alassane Ouattara qualifie dans un message de condoléances, « d’homme d’Etat de grande loyauté, de dévouement et d’amour pour la Patrie », qui « a incarné cette jeune génération de cadres ivoiriens de grande compétence et d’extrême loyauté à la Nation ». « Avec la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, la Côte d’Ivoire perd un modèle pour la jeunesse, un exemple de compétence, d’ardeur au travail et d’abnégation », a écrit en outre monsieur Ouattara qui a dit rendre « hommage à mon jeune frère, mon fils, Amadou Gon Coulibaly, qui a été, pendant trente ans, mon plus proche collaborateur ».