Un Carnage Gabonais : Pour empêcher la Covid de tuer, la police d’Ali Bongo tue des manifestants du “Mouvement des casseroles”

« L’enfer est pavé de bonnes intentions », dit-on, pour faire comprendre que certaines solutions peuvent être porteuses de conséquences plus dévastatrices que les problèmes qu’elles sont censées résoudre. 

La maxime se vérifie depuis hier au Gabon où sur instructions des autorités gouvernementales, les forces de sécurité se sont jetées à bras raccourcis sur des citoyens regroupés dans le cadre du « Mouvement des Casseroles », qui manifestaient pacifiquement, battant des casseroles pour attirer l’attention des “gens bien de là-bas” sur l’inconséquence des mesures de restriction des activités qu’ils prennent en leurs noms sans les consulter, pas plus qu’ils ne songent aux mesures d’accompagnement qui rendraient les restrictions moins douloureuses pour leur quotidien déjà mis en extrême difficulté par la précarité ambiante.

La presse gabonaise faisait état vendredi matin, tantôt d’au moins deux morts suite aux exactions des forces du « maintien de l’ordre », tantôt de nombreux cadavres jonchant les rues de la capitale.

Si Cameroonvoice n’est pas en mesure de donner le bilan humain exact des agressions perpétrées jeudi soir sur des manifestants sans armes, la version catastrophiste des morts jonchant les rues semble l’emporter eu égard à l’attitude qui a été celle du ministre gabonais de la Santé qui a donné une conférence de presse vendredi en milieu d’après-midi.

Pour ça seulement, certains ont perdu la vie. A cause de certaines méthodes de gouvernement des peuples, l’Afrique est mal partie.

Guy Patrick Obiang Ndong qui a présenté ses « condoléances aux familles éplorées » s’est systématiquement abstenu, solidarité gouvernementale oblige, de se prononcer sur un chiffre, se contentant d’attirer l’attention sur le fait que « Notre seule et unique mission est la protection de la population, rien que la protection de la population », comme pour dire de manière sibylline que le ministère de la Santé déclinait sa responsabilité relativement à la tournure meurtrière que la police a donné à la chose, ou comme pour rappeler aux policiers criminels ce à quoi rime véritablement leur implication dans la lutte contre la pandémie : travailler à la protection de la population. « Nous regrettons les évènements malheureux qui se sont produits hier soir et nous tenons à présenter nos condoléances aux familles éplorées », a conclu le ministre qui a axé le propos de son échange avec les médias autour  de la situation épidémiologique de plus en plus grave du pays, et de la saturation litière presque totale.

Eu égard à la nouvelle flambée des cas de coronavirus monsieur Obiang Ndong a annoncé l’ouverture de nouvelles unités dans les centres hospitaliers pour faire face à la seconde vague.

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