Après 10 bonnes années d’interminables procédures judiciaires à Ouagadougou au Burkina, l’entreprise Sopam SA de l’homme d’affaires burkinabè Panguéba Mohamed Sogli peut se frotter les mains en savourant sa victoire judiciaire sur la logisticienne française Sagatrans, filiale du groupe Bolloré.
C’est ce que laisse entendre une communication faite par l’entreprise burkinabé qui a reçu mandat judiciaire de saisir à partir du 14 juin courant, les comptes bancaires et d’autres biens de trois filiales du groupe Bolloré au Burkina Faso, à savoir Transport & Logistics Burkina Faso, Burkina Logistics & Minings Services (BLMS), Société nationale de Transit du Burkina (SNTB), aux fins de recouvrement d’une somme de 14 629 036 497 (quatorze milliards six cent vingt-neuf millions trente-six mille quatre cent quatre-vingt-dix-sept) de FCFA représentant le dédommagement lié, d’une part, aux avaries subies par un groupe électrique lui appartenant, pendant son entreposage au port d’Abidjan, et d’autre part, au retard accusé dans sa livraison à Ouagadougou.
La longue saga judiciaire avait commencé en 2011 lorsque Panguéba Mohamed Sogli a intenté une action en justice intentée contre Saga, au sujet d’un marché de transport du moteur de la Centrale électrique de Komsilga par le Groupe Bolloré à travers sa filiale Saga, pour le compte de Sopam, qui n’avait pas été exécuté.
Bolloré ayant le bras long en Afrique, l’on est allé de dilatoire en dilatoire, jusqu’à ce que le droit soit finalement dit à la grande satisfaction des nombreux observateurs qui craignaient le contraire.
Outre les comptes des entreprises au Burkina qui pourraient être saisis, ceux de quatre autres pays d’Afrique de l’Ouest et centrale (Bénin, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun) pourraient être mis à contribution pour que l’homme d’affaires africain rentre dans ses droits.
Il faut cependant s’attendre à ce que dans les jours à venir, le pilier de la Françafrique qu’est Bolloré fasse opposition pour faire durer l’affaire –ce qui est son droit- et surtout pour repousser sans cesse le paiement de ce qu’il doit. “Il en a l’habitude”, estiment les habitués des procès de Bolloré en Afrique.