Le cycle des accusations mutuelles repart de plus belle entre le géant d’Afrique centrale et son impulsif voisin de l’Est détériorant au fil des temps une situation déjà par trop délétère.
Après l’annonce par les autorités congolaises, lors d’une conférence de presse, de l’arrestation de « plusieurs espions » des services rwandais manifestement missionnés pour préparer une attaque contre le président congolais Félix Tshisekedi et la fourniture des détails sur leur identité, leurs parcours ainsi que leurs actions criminelles, les dirigeants rwandais sont montés au créneau pour accuser à leur tour une agression de Kinshasa à leur encontre.
Ainsi selon Kigali, mercredi, vers 12 heures, un avion de chasse Sukhoi-25 de la RDC a violé son espace aérien le long du lac Kivu dans la province occidentale du Rwanda, puis est retourné aussitôt rentrer immédiatement en RDC.
A en croire les autorités rwandaises qui ont de nouveau protesté auprès du gouvernement de la RDC, les violations de leur espace aérien par la chasse de la RDC sont devenues très répétitives.
L’« incident fait partie d’une série de provocations », fait savoir le Rwanda dans communiqué publié à propos, dans lequel Kigali souligne un précédent ayant eu lieu le 7 novembre 2022, lorsqu’« un avion de chasse de la RDC du même type a brièvement atterri à l’aéroport de Rubavu ».
Si Kigali adopte le profil bas ces derniers temps comte tenu du fait que son mauvais jeu en RDC à travers le M23 a été mis à nu et condamné par la quasi-totalité de la communauté internationale, ses dénonciations d’actes de provocation plus ou moins avérés de la RDC ne sont pas moins porteuses de menaces de représailles.
Des menaces larvées donc, qui font craindre une montée en force des tensions et de l’escalade de la violence entre ces deux pays qui ne se regardent plus qu’en chiens de faïence depuis le génocide rwandais de 1994.