Révolution Permanente : pour la Syrie, l’Iran, la Libye et tous…

Pour la Syrie, l’Iran, la Libye et tous, le FPI de Laurent GBAGBO doit éviter de jouer le jeu de l’ennemi !
 
Le mercredi 21 mars 2012, le quotidien Notre Voie rapporte qu’à la suite d’une audience accordée par Ouattara à Ahoussou Jeannot, une brève déclaration à l’attention de la Presse a fait état de ce que Ouattara envisagerait des “négociations” avec le FPI (Front Populaire Ivoirien) et La Majorité Présidentielle (LMP) un regroupement de forces politiques formé par le candidat Laurent GBAGBO lors des élections présidentielles de 2010.
 
Dans le même environnement, nous apprenons que l’Union Européenne, après avoir mis tous les moyens en œuvre pour obtenir l’installation de Ouattara au pouvoir, au mépris de la Souveraineté de la Côte d’Ivoire, constate que la situation échappe de plus en plus à Ouattara et en guise de solution de sauvetage, elle lui enjoint de négocier avec le FPI.
 
En rapprochant ces deux informations, nous retenons que Ouattara entreprend de négocier avec le FPI pour obéir à l’injonction des pays membres de l’Union Européenne, notamment de la France qui contrôle la réalité du pouvoir et des forces dites de sécurité internationales déployées en Côte d’Ivoire en remplacement des Forces Armées de l’Etat de Côte d’Ivoire.
 
Répondant alors à une question des journalistes sur ce sujet, le Secrétaire Général du FPI, le Camarade Akoun Laurent (photo), fort de sa stabilité idéologique, fait observer que le FPI prend acte de cette volonté affichée de Ouattara et attend que les conditions de ce dialogue soient réunies surtout dans un contexte où le Secrétaire Général du RDR de Ouattara, demande à ses militants de mater ceux du FPI et de les envoyer au cimetière.
 
La Révolution Permanente se félicite de cette position réservée du FPI exprimée par le Camarade Akoun Laurent. Mais elle reste attachée à son devoir d’analyse stratégique et à son crédo qui est la communication révolutionnaire en situation de combat de libération.
 
Aussi, elle entend par la présente, interpeller le FPI sur la nécessité d’éviter au peuple de Côte d’Ivoire et aux Forces de Résistance Patriotique et Révolutionnaire, une compromission comme celles que nous avons déjà connues, et dont le prix est en train d’être payé par tous aujourd’hui.
 
C’est pourquoi avant d’entamer notre analyse stratégique de la donne qui se présente au FPI/LMP, il importe de se poser la question suivante : Dans le contexte actuel, à qui profite un dialogue avec Ouattara ?
 
Pour répondre à cette question, il faut bien évidemment s’interroger également sur les questions à inscrire à l’ordre du jour des débats, les objectifs à atteindre, la chance d’atteindre ces objectifs, les concessions à faire, celles à ne pas faire, et au bout du compte, répondre à une question fondamentale : quel est le temps nécessaire aux discussions et à qui profitera ce temps ?
 
Nous n’aurons pas la prétention de répondre à ces questions à la place du FPI. Parce que le FPI est un parti politique et en tant que tel, il est le seul responsable de ses objectifs tout comme le seul responsable de ses choix.
 
Mais nous voudrions faire remarquer que les instants que nous vivons placent les enjeux du dialogue éventuel entre Ouattara et le FPI, bien au-delà du seul FPI, de ses alliés de LMP, et aussi et surtout, bien au-delà des seuls intérêts du peuple de Côte d’Ivoire.
 
C’est pourquoi nous entendons ne pas laisser le FPI et les forces au sein de LMP, se comporter comme des “chiens” tenus dans des liens, affamés et à qui l’on vient de jeter un os pour tous, mais qui n’est pas à leur portée.
 
Relisons bien cette phrase fondamentale qui précède et poursuivons notre analyse.
 
Le 19 septembre 2002, la rébellion armée qui nait après un coup d’Etat manqué contre le pouvoir d’Etat tenu par Laurent GBAGBO à la suite des élections de 2000, se replie à Bouaké puis dans les jours qui suivent, réussit à renforcer ses effectifs, ses moyens logistiques et militaires, pendant que la France qui avait demandé aux FDS (Forces de Défense et de Sécurité) qui les avaient vaincus à Abidjan et qui voulaient les pourchasser à Bouaké, d’observer un cessez-le-feu, afin de lui permettre d’exfiltrer ses ressortissants à Bouaké, empêchait du coup, toute progression des forces loyales de l’Etat pour empêcher ce réarmement et ce renforcement des effectifs de la rébellion armée.
 
Quelques jours après ce qui finit par se révéler être une diversion française, le MPCI dirigé par Soro Guillaume, aujourd’hui Président d’une certaine Assemblée Nationale sans en remplir les conditions, lance une vaste offensive sur les fronts de Tiébissou, M’Bahiakro, Semien, Facobly en créant au passage deux succursales baptisées MPIGO et MJP, tenues par les mercenaires du Libéria et de la Sierra Léone.
 
A Semien, l’unité des FDS envoyée pour stopper l’avancée du MPIGO et du MJP va tomber dans une embuscade à l’entrée de la petite ville de Semien. Tous les soldats partis au contact ont été tués et découpés en petits morceaux et leurs restes ont été répandus dans la petite ville. Le seul survivant, à en croire nos sources, serait un officier de grade de Lieutenant qui se révèlera être un infiltré, un allié de la rébellion, un adhérent à la Charte du Nord.
 
Du côté de Man, la ville tombera entre les mains du MPIGO. Duekoué sera asservie et même la ville de Daloa sera occupée avant d’être libérée par les Marins Commandos qui iront également libérer Man avant de laisser la ville à la Gendarmerie qui à son tour va fuir pour laisser la zone au MPCI/MPIGO.
 
Suivez bien ce qui ce dit. Nous faisons ce rappel à dessein.
 
Sur le Front de Tiébissou, le MPCI sera d’abord repoussée par la Force française du 43ème BIMA (Brigade d’Infanterie Marine), de Yamoussoukro jusqu’à Tiébissou avant que les unités des FDS ne soient présentes à Tiébissou pour monter le corridor infranchissable de cette ville.
 
Le 17 octobre 2002, un accord de cessez-le-feu négocié par la CEDEAO grâce à son envoyé Mohamed Ibn Chambas sera signé. Mais pourquoi le 17 octobre ?
 
Comme nous l’avons rappelé, après la diversion française, la vaste offensive du MPCI se trouve en panne à l’Ouest après l’entrée en scène des forces d’élite ivoirienne et le combat difficile d’une journée entre la Force française et les mercenaires libériens à Duekoué, combat au cours desquels les militaires français n’ auront la vie sauve qu’après avoir appelé au secours les FDS pour un appui aérien avec les avions de combat MI24.
 
Or, un accord verbal avait déjà été obtenu entre le pouvoir à Abidjan et le MPCI depuis le 8 Octobre 2002 sur l’intermédiation de Ibn Chambas. Mais le MPCI ne voulait pas respecter cet accord d’où la création du MPIGO et du MJP et des deux offensives qui seront menées sur les fronts de M’Bahiakro et de Prikro.
 
Mais ce 17 octobre, Tuo Fossié, un des Chefs rebelles se rendra dardar à Dakar pour signer l’accord de cessez-le-feu avec M. Abdoulaye Wade représenté par Cheikh Tidiane Gadio, Ministre sénégalais des Affaires Étrangères et Monsieur Mohamed Ibn Chambas, Secrétaire Exécutif de la CEDEAO.
 
En effet, ce 17 octobre 2002, le MPCI qui a réussi à faire descendre des armes nouvelles, en provenance de la Libye, louées alors par Blaise Compaoré avec une partie de l’argent sorti des caisses de la BCEAO et convoyé par Sia Popo à Ouaga, va tenter le coup de la reconquête du pouvoir en essayant de franchir le front de M’Bahiakro. Ce jour-là, les forces d’élites de la Marine, dirigées jusqu’au 11 avril 2011 par le Colonel Major Konan Boniface, vont infliger une correction exemplaire aux MPCI qui perdra plus de 200 hommes en une seule journée.
 
Dans cette même tentative, le front de Prikro, non loin de M’Mahiakro fera au bas mot, 300 morts du côté du MPCI.
 
Dès lors, affaibli, démoralisé, trainant plusieurs blessés graves, le MPCI n’avait plus d’autre choix que de signer un cessez-le-feu unilatéral, comme vous le verrez en relisant cet accord, car aucun représentant de l’Etat de Côte d’Ivoire n’en était signataire.
 
C’est à cette vérité historique que nous voulions appeler l’attention du FPI.
 
Comme en 2002, pourquoi subitement, la nécessité de discuter avec le FPI se fait plus que pressante au point que l’Union Européenne qui hier enjoignait à tous les navires européens de ne point convoyer des vivres ou des médicaments vers le peuple de GBAGBO Laurent, bloquait tous les mouvements financiers interbancaires en prévenance de la Côte d’Ivoire et gelait les avoirs du Port Autonome d’Abidjan destinés à payer ses fournisseurs européens, trouve subitement urgent, vital et crucial de discuter avec le FPI de GBAGBO Laurent ?
 
Camarades de lutte, dignes Résistants, pourquoi l’histoire ne vous sert jamais de leçon ?
 
Dans la même dynamique qu’en 2002, en 2004, après les casses de la BCEAO à Bouaké, Man et Korhogo, le MPCI qui avait enrôlé plusieurs mercenaires burkinabés, maliens, nigériens et guinéen, affichait une allure arrogante pendant que sous les auspices de la France, toutes les chancelleries d’Afrique ouvraient leurs portes aux chefs rebelles trempés tous dans des actes de massacres inqualifiables de civils.
 
Par un savant jeu d’intérêt panafricaniste, Laurent GBAGBO en rejoignant l’organisation des pays membres du Fleuve Mano, l’Union du Fleuve Mano puis Communauté des États Sahélo-sahariens (CEN-SAD), a réussi un rapprochement avec feu le Colonel Kadhafi qui après un accord au sommet, arrachera ses armes au MPCI.
 
C’est ainsi qu’en novembre 2004, l’Opération dignité est lancée pour en finir avec une rébellion qui accumulait crimes sur crimes, malgré le fait que le Président GBAGBO se soit plié en deux pour respecter les Accords de Lomé, Accords de Marcoussis, Annexes Accords de Marcoussis, Accords de Pretoria, Accords de Pretoria II, Accords d’Accra, Accords d’Accra II, Accords D’accra III.
 
Mais la France voyant la défaite inévitable de la Rébellion attaquera au sol tous les avions de guerre ivoiriens après un grossier montage tiré du faux prétexte que des militaires français auraient été tués. Or, la vérité, c’est que acculés, bombardés au camp de l’ENSOA situé à environ 2 ou 3 kilomètres de l’Ecole Baptiste transformée en camp militaire français, la Licorne avait demandé aux rebelles de rapprocher de celui de la Licorne, leur barrage à partir duquel ils tiraient des missiles sol air pour essayer d’abattre les avions de l’Armée ivoirienne. Ce qui fut fait. Et c’est le barrage des rebelles, bombardé à environ 500 mètres de l’Ecole Baptiste que la France a pris comme prétexte pour attaquer une première fois, de façon directe, l’Etat souverain de Côte d’Ivoire.
 
Mais au sortir de cette forfaiture française, avec l’image de la France ruinée en Côte d’Ivoire et une rébellion à l’agonie, le Président Thabo Mbéki qui a été manipulé, convaincra le Président GBAGBO de signer l’accord dit de Ouaga pour un partage du pouvoir d’Etat avec le bloc d’alliés rebelles qui deviendra la RHDP.
 
Comme en 2002, cet autre cessez-le-feu, va permettre aux rebelles de se refaire une nouvelle santé, soigner leur image, utiliser les moyens de l’Etat pour préparer l’assaut final contre la légalité constitutionnelle.
 
A ce stade de notre analyse, posons de nouveau la question au FPI/LMP : à qui profite en ce moment, un dialogue avec Ouattara ?
 
Tirant les leçons des faits ci-dessus exposés, je voudrais poser la question à tous les Résistants : qu’espérez-vous obtenir d’un dialogue cessez-le-feu avec Ouattara ?
 
Son pouvoir est à l’agonie comme la rébellion au cours des différentes étapes que nous avons sommairement exposées ci-dessus.
 
Hier, l’expérience nous manquait. Aujourd’hui, l’expérience nous sert de témoignage devant l’histoire.
 
Alors, pourquoi le FPI/LMP serait-il tenté de donner à Ouattara ce précieux temps du dialogue, ce sésame de la longévité, à un moment où ces propres choix, son armée de tueurs de civils, ses alliances asservissantes avec la France et le Bloc occidental, ont fini par faire de lui, aux yeux du peuple meurtri de Côte d’Ivoire, une cible dont les jours sont comptés ?
 
L’histoire retiendra que la Révolution Permanente vous a parlé. L’histoire retiendra aussi que vous n’aurez aucune excuse devant la Résistance Patriotique et Révolutionnaire, si une compromission du FPI/LMP venait à compromettre les chances désormais visibles de Libération du peuple de Côte d’Ivoire.
 
Mais, et l’Afrique digne dans tout ça ? Quelle est sa place dans le dialogue éventuel à mener ?
 
Pour la Révolution Permanente, tout dialogue avec Ouattara n’aura de sens que s’il prend la forme d’un débat ouvert sur la recolonisation de l’Afrique par la France et les blocs néo colonisateurs comme les Etats-Unis d’Amérique et le Canada.
 
Car Ouattara n’est que l’instrument d’un système. Tout comme le CNT en Libye, le CNS (Conseil National Syrien), Ouattara fait partie d’un schéma de recolonisation, de reconquête et de domination géostratégique du monde par le Bloc Occidental.
 
Ayons donc le courage de provoquer ENFIN un dialogue sérieux avec nos agresseurs.
 
Le Président GBAGBO est la Haye pour mener ce débat, à sa façon.
 
Que le PFI/LMP ouvre ce dialogue du Combat révolutionnaire pour la libération de la l’Afrique en sortant totalement du schéma proposé par la France et l’Union Européenne à Ouattara pour faire diversion et gagner du temps.
 
Le FPI/LMP doit faire confiance à la Résistance patriotique. Elle se charge de régler le cas ivoirien à la “sauce ivoirienne” par les moyens et les méthodes qui ont amené Ouattara là où il se trouve en ce moment pour parler de dialogue.
 
Si l’Union Européenne veut un dialogue, que ce dialogue ne soit pas biaisé et circonscrit à la Côte d’Ivoire. La Libye, la Syrie, l’Iran, la RD Congo, le Rwanda, etc. sont tous intéressés par ce dialogue.
 
Comme à la Conférence de Brazzaville le 30 décembre 1944, que le Bloc Occidental ait le courage d’inviter les territoires d’intérêts stratégique pour son positionnement géostratégique à mener le débat sur les conditions du Nouvel ordre mondial et la place de la Souveraineté des Nations aux richesses convoitées dans ce Nouvel Ordre mondial.
 
Si ce débat historique avec le Bloc Occidental est ouvert et que le FPI y croise Ouattara comme représentant de la France au titre de ses intérêts en Côte d’Ivoire, alors, il en sera ainsi. Le dialogue se fera.
 
Sinon, que la France et l’Union Européenne soient suffisamment instruites qu’au moment où elles installaient Ouattara et bombardaient Laurent GBAGBO puis massacraient les civils ivoiriens, ce n’était pas pour discuter avec le FPI. Ce qu’elles ont commencé, qu’elles aident Ouattara à continuer et à terminer avec tous les risques que cela comporte.
 
Au point où nous en sommes, nous n’avons plus rien à perdre ! Nous n’avons donc rien à négocier avec un prête-nom de la recolonisation !
 
A Très bientôt.
                                                     
Hassane Magued

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