A la suite des ministres italiens Luigi Di Maio et Matte Salvini qui ont derechef pris à partie la France ces trois derniers jours pour sa présence encore très marquée et remarquée en Afrique, le député italien d’obédience M5S Alessandro Di Battista a lui aussi montré hier sa colère contre les agissements de la France qui appauvrissent l’Afrique.
Vert de colère, l’homme politique italien qui s’entretenait avec un journaliste de la chaine italienne Darktiv, après avoir énuméré un certain nombre d’actes posés en Afrique par la France et remis lui aussi en cause le Franc CFA, monnaie battue par la France pour le compte de ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest et centrale, a déchiré le billet de 10.000 francs qu’il tenait en main au cours de l’émission télé et qui représente à ses yeux le symbole de la servitude.
Une manière de protester contre une des causes indéniable de la crise migratoire (avec le pillage de l’Afrique par la France, la perpétuation des régimes dictatoriaux, kleptocratiques, tribalistes et népotistes) qui touche particulièrement l’Italie, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Le Panafricaniste Kemi Seba mettant le feu à un billet de Franc CFA le 19 août 2017 à Dakar au Sénégal
Quelle en sera la conséquence ? On se doute bien que le député Alessandro Di Batista vivant dans un pays aux traditions démocratiques assez anciennes, il ne lui sera pas fait de procès pour « destruction de monnaie étrangère arrimée à la monnaie communautaire, l’Euro ». Mais il convient de rappeler qu’après avoir mis le feu à un billet de Franc CFA lors d’un meeting contre le maintien de cette monnaie en Afrique le 19 août 2017, Le Panafricaniste Kemi Seba(1) avait été arrêté par les agents de la Division des Investigations criminelles (DIC) du Sénégal et écroué. Il sera libéré quelques jours plus tard sur une décision de la justice sénégalaise et expulsé du Sénégal pour la France. Mais avant sa libération-expulsion, la BCEAO avait porté plainte contre Kemi Seba, certainement à la demande du Sénégal. Le billet de 10.000 qui a été déchiré étant celui utilisé dans la zone CEMAC, la BEAC dont le siège se trouve au Cameroun, pays dont le dirigeant a la particularité d’être « le meilleur élève de la France » ou son « “benêt” oui-oui » selon les mauvaises langues, va-t-on assister au spectacle émouvant d’une plainte de la “banque d’émission” d’une monnaie imprimée à Chamalières en France, contre l’impertinent député du Mouvement Cinq Etoiles, suivi par l’émission d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui, à charge pour Interpol de le capturer et de l’extrader au pays du dieu de Issa Tchiroma ?
Ce serait bien amusant pour les populations camerounaises qui n’ont pas souri depuis un bon bout de temps.
A défaut de mettre le grappin sur Alessandri Di Batista (en dehors de Hissène Habré, où a-t-on déjà vu un Noir arrêter un Blanc ?), la BEAC pourrait se contenter de Kemi Seba. Aux dernières nouvelles, c’est cet empêcheur de perpétuer et perpétrer la domination économico-monétaire française sur l’Afrique en rond qui a sensibilisé les autorités italiennes actuelles, lors de ses rencontres avec les dirigeants du M5S, sur les méfaits du Franc CFA, la nocivité de la FRANÇAFRIQUE , et le besoin de s’attaquer aux raisons de la crise migratoire qu’est l’appauvrissement de l’Afrique, au lieu de se borner à harceler les migrants.
Faute de pain, on mange de la galette, non ?