Un président clanique qui n’a fait que cela depuis 37 ans que ça dure : détruire la terre de nos pères (patrie,” fatherland” en anglais) en le balkanisant en entités ethnolinguistiques coiffées par une tribalocratie bête et méchante, recrutant ses agents et bras séculiers “népotes” au sein d’une sorte d’internationale prédatrice constituée des fossoyeurs aussi bien nationaux qu’étrangers du Cameroun. Un président qui pendant des décennies a bradé le pays commun -élément agissant et fondateur du patriotisme- à l’étranger, dépouillant par le fait même de sa charge affective cette notion essentiellement sentimentale, qu’est justement le patriotisme, à telle enseigne qu’il est aujourd’hui courant d’entendre des Camerounais dire avec une certaine emphase que les affaires du Cameroun ne les intéressent pas, que c’est désormais « au clan “bulu-béti” de remettre de l’ordre dans le chaos qu’ils ont créé en voulant confisquer le pays avec la caution de quelques “bami-les-cons” et autres joyeux candidats ethniques à l’équilibre régional du pillage de la nation ».
Un président qui réussit l’exploit de travailler avec ardeur pendant environ quatre décennies à faire d’un pays alimentairement autosuffisant pour tous, un pays dont les 4/10èmes de la population a de la peine à se nourrir au quotidien, un pays jadis havre de paix et fier de son cosmopolitisme sociologique, mais devenu sous son régime un lac tourbillonnant de guerres fratricides et de sentiments haineux mutuellement entretenus avec précaution… Voilà sans être exhaustif, le bilan patriotique du président camerounais auquel des communicateurs voulant jouer à plus fins tentent de prêter depuis quelques jours des tweets et des posts sur Facebook,de nature à en faire le président que les Camerounais souhaitent avoir… depuis 37 ans que ça dure : un président qui rassemble les Camerounais, un président qui s’occupe des Camerounais avant toute chose, c’est-à-dire avant sa propre petite personne, un président épris de justice juste et vraie, de paix et de concorde nationale, un président qui ne brandit pas les muscles d’une armée et d’une police d’abrutis formés pour tuer, et les crocs d’une justice aux ordres confiée à des magistrats carriéristes, pour tenir le peuple en respect.
Hélas ! Les Camerounais ne peuvent plus être dupes et n’accepteront pas que les auteurs du hold-up constitutionnel du 4 février 1984 (au cours duquel la République Unie du Cameroun fut rebaptisée contre toute logique en République du Cameroun assimilant définitivement les anglophones et créant depuis lors le sentiment ayant engendré la situation de guerre totale vécue aujourd’hui dans les régions actuellement anglophones du pays), que les auteurs du hold-up électoral du 22 octobre 2018, que les auteurs du hold-up patrimonialo-financier sur les fonds publics destinés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2019, que les auteurs du hold-up permanent sur les libertés individuelles et publiques qui emprisonnent des centaines d’êtres humains sur la base des mandats de perquisition, fassent un autre hold-up sur le sentiment présidentiel en lui faisant dire ce qu’il ne veut pas.
– Les Camerounais sont habitués à un président plein de dédain pour les populations du Cameroun dont il n’attend rien, même pas le suffrage populaire, tellement il est convaincu de leur hostilité vis-à-vis de sa personne qu’il s’est arrangé pour que les votes “naturellement” à lui favorables dans les régions considérées comme son « socle granitique » selon sa Fame(use) “créature”, Jacques Ndongo, soient reportées automatiquement dans les autres régions –y compris les plus hostiles-, de sorte que si le Centre, le Sud et l’Est votent en sa faveur, les autres sont censées avoir fait de même par contagion affective.
– Les Camerounais sont habitués à un Paul Biya qui vous dit que le fait pour les forces de défense et de sécurité sensés protéger les populations de massacrer des citoyens, d’incendier leurs habitations et autres est un acte de bravoure auquel ne doit répondre qu’une allégeance sans nuance des victimes de la barbarie et le dépôt unilatéral des armes par certains égarés qui osent envisager la légitime défense contre la violence “légitime” d’Etat.
– Voilà le président que les Camerounais connaissent. C’est un diplômé d’études supérieures en Sciences politiques, et non un benêt, qui ne sait pas comment les choses… font pour se faire. Un Paul Biya allant à Canossa pour se réconcilier avec ce peuple dont il se fout bien comme de l’an 40, c’est plus authentique dans le cadre d’un discours à la télévision, et non via des tweets qui peuvent aussi bien porter la marque manipulatrice d’un Ferdinand Ngoh Ngoh, d’un Atanga Nji, ou d’un Grégoire Owona, s’essayant à fermer les yeux des Camerounais pour leur donner des coups violents en dessous de la ceinture.
Les Camerounais ne veulent pas d’un appel au sursaut patriotique émanant d’un faux « Paul Biya » -les guillemets sont de rigueur- qui ne serait autre que celui qui aurait embrigadé le vrai Paul Biya, président belliqueux, belliciste et inconséquent, même dans les moments où l’on attend de lui que son âge aidant, il fasse amende honorable et produise pour une fois ce qu’un vieillard a de meilleur : le bon conseil !
Le changement de paradigme en vue de déterminer un contrat social patriotique entre le peuple camerounais souverain et ses serviteurs placés à la tête de l’Etat, cela doit venir des lèvres de Paul Biya himself. Le vrai Paul Biya. |
C’est lui qui doit venir, rampant ou à genoux, en larmes ou simplement contrit, dire aux Camerounais QU’IL EST TEMPS…! Pas Jean de Dieu Momo ou Mou-Mou- ou Bête-Bête ou on ne sait plus trop quoi.
Les appels virtuels de virtuoses de la duplicité, c’est RE-JE-TÉ ! Les Camerounais se sont longtemps agenouillés, il est temps que le peuple souverain emporte la mise à l’issue de la tontine.