Cher président Félix Tshisekedi
Depuis votre arrivée au pouvoir, il y a une sorte d’effervescence dans l’air. Un style de nouveau vent qui souffle en la République.
Cette montée d’espoir, n’est pas particulière.
Vous avez hérité d’un peuple qui sait chanter, danser, créer et scander de sobriquets qui charment l’ego, dans l’espoir qu’un jour, il rencontrera enfin un bon chef. Ce n’est pas pour rien qu’ils vous ont baptisé « Fatshi Béton », d’autres noms s’ajouteront, j’en suis sûr.
À la venue de Mobutu, nous avions dansé et chanté, même chose pour Kabila père, et également pour le fils. La chaîne YouTube regorge d’une tonne de vidéos de ces moments.
Le peuple Congolais sait tellement crier et chanter votre nom à plein gosier, que cela risque de vous empêcher d’entendre ses cris de douleur, les cris de ses enfants qui meurent de faim, de maladies, de viols… Nos pleurs sont mélodiques ! Le Congolais danse si bien et balance ses reins vigoureusement même si le ventre est vide. Les Congolais peuvent vous acclamer au risque de se faire mal aux mains, et, même s’il n’y a rien à acclamer. Au Congo, on danse dans les bars, on danse à l’église, on danse dans la diaspora, mais un peu moins ces dernières années.
C’est enivrant d’être chef dans un tel pays, vous êtes dopé par des louanges sans fin. C’est ça le piège congolais, les « djalelos »
Rappelez-vous des premières actions de Joseph, de Laurent Désiré et du dernier Joseph. Leurs actions donnaient le ton, comme vous et vos « 100 jours ». Nous avions cru voir en eux des « sauveurs » de notre patrie. Ils ont régné, ovationnés par le peuple, se sont enrichis et ont laissé le problème de notre pays en entier… Si l’un se vantait du pont Marechal, l’autre « des 5 chantiers », vous, vous avez vos saute-moutons.
Et le problème du Congo est encore tout entier.
Méfiez-vous des belles chansons criées en votre honneur à longueur de journée. Ne vous fiez pas aux tapis rouges qui s’étalent devant vous dans le monde entier. Être populaire n’est pas là la solution pour relever ce grand pays. Si Mobutu était là, il vous le dirait.
Méfiez-vous de l’homme qui a battu sa femme pendant 18 ans et qui lui offre les plus belles roses à l’hôpital lorsqu’elle est dans le coma. Certes, son geste est « inédit », mais n’efface pas les sévices de toutes ces années. Ne partagez pas le repas des hommes malintentionnés. Ils ne pensent pas ce qu’ils disent. « Mangez et buvez », vous disent-ils, mais en réalité, ils ne vous veulent aucun bien. Par la suite, vous vomirez ce que vous avez mangé et vos belles paroles à leur égard n’auront servi à rien.
Puisque vous êtes Fatshi Beton, soyez solide. Ne soyez pas enivré des louanges à votre personne, c’est un sport national. Ne vous félicitez pas pour rien ou pour peu, le Congo a besoin des vrais résultats. N’ajoutez pas promesses sur promesses, plutôt, actions concrètes sur actions concrètes.
Soyez en béton comme vos saute-moutons pour faire passer le peuple dans une réel nouvel ère !
Congolais fiers de l’être.