Suite à l’information de l’Afp faisant état d’une communication téléphonique le dimanche 1er Mars 2020 entre Emmanuel Macron et Paul Biya, il est précisé que la France recommande la mise en place d’une enquête “impartiale” pour faire toute la lumière sur les crimes de NGARBUH.
L’expression ” impartiale” n’est rien d’autre que la justice
indépendante. Impartial voulant dire non lié ou tenu par aucune par aucune
partie. Ce que ne peut être une commission d’enquête administrative rendant son
rapport au président de la République.
La justice est de ce fait reconnue comme impartiale. Or, la seule justice indépendante est celle internationale. Elle est non partisane, ce que ne sauraient être les juridictions camerounaises qui sont soumises à l’Etat du Cameroun, donc au Président de la République. Tout ceci laisse entrevoir que la CPI entrera bientôt en action.
En réalité, Emmanuel Macron vient de mettre une forte pression à Paul Biya, à savoir ouvrir la voie aux poursuites internationales qui pourraient l’atteindre personnellement dans la mesure où il est à la tête du commandement militaire camerounais. Il faut bien savoir que toutes les décisions stratégiques de l’armée camerounaise sont prises par le Président de la République qui est dans le schéma organisationnel administratif camerounais le véritable ministre de la Défense. Le ministère qui fait office de ministère de la défense n’étant qu’un ministère délégué à la présidence de la République. En fait le Ministre délégué à la Défense est un service rattaché à la présidence de la République, tout comme la délégation générale à la Sûreté nationale. Et le responsable de ces services est le président de la République lui-même. Pour preuve, les documents administratifs de ces structures sont estampillés : Présidence de la République.
La Cour pénale internationale dans ses nombreuses décisions à retenu la responsabilité pénale des donneurs d’ordre institutionnels à savoir celle des responsables qui coordonnent les activités des auteurs directs des crimes de guerre ou contre l’humanité. Ainsi Laurent Gbagbo, Jean Pierre Bemba se sont retrouvés à la CPI alors qu’ils ne se trouvaient pas sur le terrain des opérations militaires, mais simplement parce qu’ils assumaient des fonctions hiérarchiques militaires sur les auteurs des actes. Surtout que le gouvernement aura essayé de couvrir les auteurs directs des actes à la suite des communiqués du Ministre délégué à la présidence. Bien évidemment au cas où, les éléments de l’armée camerounaises seront reconnues coupables.
Face à un tel dilemme notamment laisser entrer la CPI au Cameroun avec des risques de poursuites individuelles avérées contre sa personne et ne rien faire, Paul Biya se trouve certainement fort embarrassé.
D’où la troisième voie la plus probable qu’Emmanuel Macron lui aurait
proposée selon certaines sources : celle de laisser une autre personnalité
politique consensuelle prendre les destinées du Cameroun afin de gérer en
priorité autour d’une table de négociations directes la question anglophone.
Car Paul Biya apparaît inapte à régler ce conflit.
Acceptera t-il contre son pouvoir l’humiliation, en fin de règne, d’un mandat
d’arrêt international et des poursuites de la CPI avec toutes les sanctions
économiques contre sa famille, ses proches ou alors la raison le poussera à
accepter un départ apaisé ?
En tout cas, les prochains jours s’annoncent riche en rebondissements.
ELONG NDAME pour le Tgv de l’info