Espionnage des ministres, humiliation de la République… : La question du patriotisme que pose l’”AmougoubelingaGate” à l’armée camerounaise

 Monsieur le rédacteur-en chef, il m’a été donné de lire pour la deuxième fois en l’espace d’une semaine (Cameroun: 5 secrets noirs d’Amougou Belinga révélés et Révélation: Comment Amougou Belinga cueille ses victimes), deux articles sur les frasques de votre “confrère” Amougou Belinga Jean-Pierre, patron supposé des télévisions Vision 4 et au Cameroun et en Centrafrique, ainsi que de Télé Sud en France, révélées par un de ses anciens amis, un certain Bachirou Mamadou. Je sais que pour que Cameroonvoice qui est l’un des sites d’informations généralistes les plus sérieux et respectés du monde –eh oui, des Camerounais résolus s’activent de plus en plus à donner au monde une bonne image de ce qui vient de leur pays- accorde tant d’attention à un même individu, il faut que cela soit sérieux. Il faut que cela soit d’autant plus sérieux que par deux fois exactement, votre site a refusé de publier mes tribunes traitant justement des frasques de l’individu Amougou Belinga, en m’expliquant que vous ne publiiez pas contre vos confrères, et que vous n’accordiez aucune importance à deux types d’actualités : d’une part, les faits et méfaits des individus tant que cela n’affectait pas le Cameroun et l’Afrique, et d’autre part, l’actualité en France tant que le Cameroun et l’Afrique n’en étaient nullement concernés ou impactés. C’est tant mieux donc si le fracas assourdissant  des récentes révélations, des fuites de voice ou des émissions organisées pour tirer à boulets rouges sur une sommité du régime comme le vieux Mbarga Nguelé de la Sûreté Nationale, font comprendre à beaucoup, y compris à Cameroonvoice, que ce monsieur ne doit pas être continuellement banalisé au risque que le Cameroun voie se créer progressivement un Hitler tropical qui,  sans doute, après avoir acheté et rasé le village de Patrice Nouma et de ceux qui “likent” ses posts sur les réseaux sociaux, jettera  son dévolu sur le mien à Mom par Mbot Makak. La présidence de la République du Cameroun l’avait probablement déjà compris quand en janvier dernier, ce triste sire qui fait pourtant partie des maillons essentiels dans l’entreprise d’enfumage et d’abrutissement des Camerounais en a été chassé  tel un rat d’égouts           

Mon propos ici, en espérant que cette fois-ci vous serez plus réceptif, vise à interpeller le seul corps sur lequel les Camerounais devraient compter en cas d’offense extrême : l’armée nationale. L’armée camerounaise va-t-elle continuer de faire du Ponce-pilatisme et du plus lâche quand un “homme d’affaires” prend tellement du pouvoir dans la République qu’il truffe de micros les véhicules des ministres pour les tenir par les couilles ?

Lorsque le Cameroun sera enfin libéré du système qui l’a pris en otage au nom de la conservation du pouvoir d’Etat, il va falloir que des chercheurs, au lieu de le considérer comme un simple avatar de la dictature reptilienne qui embrigada le Cameroun des décennies durant(*) s’intéressent au phénomène Amougou Belinga Jean-Pierre, du nom de cet ancien laveur de voitures, « inculte jusqu’à la moelle épinière » selon ses détracteurs qui en veulent pour preuve cette façon méprisante qu’il a de s’adresser à ses vis-à-vis lorsqu’il en a après eux (Cf. « Vous n’avez rien à dire… vous me la bouclez… », balancé à la figure d’un « pauvre type de l’Ouest » faisant officiellement office d’ambassadeur du Cameroun en RCA et obligé pour la circonstance de se faire “pauvretypement” tout minuscule devant « MONSIEUR LEPRESIDENT ».

On pourra alors comprendre comment quelqu’un qui aurait pour tout background académique un certificat d’Etudes (libre à lui d’en revendiquer plus comme le font bon nombre de “Docteurs Juifs” de ce pays où les Atanga Nji, pour avoir appris à aligner quelques phrases en anglais et/où en français, prétendent avoir fréquenté des amphis d’universités), réussit à tenir par leurs couilles des personnalités parmi les plus influentes de ce pays, et réputées jouir d’une certaine intelligence, ou à faire se coucher à-plat-ventre sous ses pieds un ambassadeur plus pauvre type au propre qu’au figuré.

Mais l’exercice consistant à comprendre comment les Amougou Belinga et leurs semblables ont pu avoir leur place au soleil dans un pays normal, au point d’obliger celui-ci à marcher sur la tête, humiliant des ambassadeurs et des ministres parce que le laxisme, la veulerie, la vénalité, le mercantilisme et le gout prononcé de certains pour la luxure et le penchant sexuel anustocratique des autres en a fait ses obligés sous peine d’être dénoncé par le seul promoteur de médias au monde à avouer que ses organes de presse écrite et audiovisuelle sont des armes de destruction massives à son usage exclusif contre qui oserait ne pas chanter la chanson qu’il entonne, manger le menu qu’il affectionne ou danser le seul rythme auquel il saut se trémousser, cet exercice visant, disions–nous,  à percer le mystère de l’accession des arrivistes de la pire espèce à certaines dignités au Cameroun  alors que le pays ploie sous la profusion des ressources humaines et surtout intellectuelles, auxquelles on ne peut dénier le statut de valeurs sociétales sûres, sera cependant subsidiaire.   

Car la question essentielle à laquelle des travaux scientifiques d’Histoire, de Sciences politiques, de Sociologie… devront répondre, sera celle de savoir pourquoi, à une période de l’histoire de ce pays dénommé Cameroun, une armée dite « fidèle aux institutions et à ceux qui les incarnent » (dixit le Colonel, chef de la Division de la Communication au ministère de la Défense, Atonfack Nguemo) et qui aime à montrer son caractère « républicain », « patriote » et « patriotique » en bandant ses muscles sur de petits citoyens sans défense dont le crime est parfois de marcher pacifiquement pour dire leur exaspération, a pu assister en spectateur très passif et placide, au délitement du Cameroun et de ses institutions du fait d’une clique de broussards ayant confisqué toute une république de 475.442 kilomètres carrés et pris en otage plus de 25 millions d’âmes, promouvant sur leur passage, tout ce qu’il y a de contrevaleurs, au regard des pratiques aussi ignobles et horribles que nauséeuses.

Comme celles que Mamadou Bachirou à qui je n’ose donner le Bon Dieu sans confession expose dans une série de narrations publiées sous la forme sonore sur la toile depuis quelques jours.

Ailleurs, les militaires seraient intervenus pour mettre fin au désordre avant de remettre le pouvoir au civil, pour éviter la désagrégation de l’Etat et pour épargner au peuple qui la nourrit et la porte, d’avoir à le faire elle-même dans une ambiance convoquant le chaos. Ou alors elle s’écarterait pour laisser le peuple régler leurs comptes à ceux par qui le malheur de la dérive du pays est arrivé, en les renvoyant dans leurs trous dont ils n’auraient jamais dû sortir.

Au Niger, l’armée a dû intervenir par trois fois : une première fois en 1996 avec le Colonel Ibrahim Baré Mainassara pour mettre fin aux querelles oiseuses entre le président élu Mahamane Ousmane et le Premier ministre leader de la Majorité parlementaire Hama Hamadou ; une deuxième fois en 1999 avec le Commandant Adamou Malam Wanke pour empêcher Ibrahim Baré Mainassara de confisquer le pouvoir sous prétexte que lui seul savait ce qui était bon pour le pays, et une troisième fois  avec le chef d’Escadron Salou Djibo en 2010 pour empêcher le Colonel à la retraite Mamadou Tandja, confronté à la tentation du pouvoir à vie, maladie infantile des chefs d’Etats africains, de céder à ses pulsions.

Au Nigeria, les militaires, sous la conduite du Général Abdulsalam Abubakar, ont pris leurs responsabilités en 1998 alors que le Général Sani Abacha empêchait le peuple d’accéder à la démocratie, après avoir emprisonné cinq ans durant le véritable vainqueur de la présidentielle de 2013, Chief Moshood Kashimawo Olawole Abiola. Le Général-dictateur fut refroidi par une violente « crise cardiaque », et le peuple Nigérian entama le recouvrement de sa liberté.

Au Ghana, John Jerry Rawlings, militaire dans l’âme, a dû s’y prendre par trois fois, dont les deux dernières fois avec succès, pour empêcher les régimes en place du Lieutenant-général Frederick William Kwasi Akuffo (en 1979) et du Dr Hilla Limann (en 1981) de plonger le pays dans les abîmes.

Au Cameroun, l’armée joue à Ponce Pilate, tire sur le peuple quand on le lui demande au nom du respect des institutions, tout en clamant que nul n’est obligé, même pas l’armée, d’exécuter un ordre injuste ou criminel. Elle contribue à maintenir en place un régime qui ferait honte à n’importe quelle armée d’un royaume, un régime qui par sa volonté de voir des natifs de la région natale –ou assimilée- de son chef posséder un groupe de presse favorise l’émergence d’analphabètes intégraux capables de donner du « Monsieur l’Ambassadeur » au représentant de son pays dans un pays étranger, puis de lui intimer, la seconde d’après, de fermer sa gueule, de ne plus, murmurer, non sans le menacer de rapporter son inconduite (le fait que l’ambassadeur ait été absent d’un événement organisé par lui dans son pays d’accréditation) au chef de l’Etat, et, comme si cela ne suffisait pas, de faire « fuiter » cet échange téléphonique sur les réseaux sociaux pour que soit consommée jusqu’à la lie l’humiliation gratuite d’un ambassadeur entier  par un fils de pauvre devenu propriétaire de « jet privé ». Le même qui se mue en sociologiste assermenté, spécialiste des déductions farfelues sur l’individus sur la seule base de son appartenance ethnique, à ne pas confondre avec un sociologue qui est quant à lui maitre dans une science humaine appelée sociologie dont l’ethnologie est une branche :

  • L’homme Beti est « foncièrement paresseux, malhonnêtes, sournois, cyniques et méchants » ;    
  • « Vous les hommes de l’ouest (les Bamilékés en l’occurrence, et peut-être accessoirement les Bamouns et les Tikars, ndr) vous êtes de “pauvres types” » ;    
  • « Les “Wadjos” (appelation familière des ressortissants des régions septentrionales de l’Adamaoua, de l’exrtrême-Nord et du Nord du Cameroun, ndr) sont des moutons ».

Voilà les figures représentatives du régime fossoyeur et criminel devant laquelle l’armée camerounaise se plie en quatre. C’est pour que des gens comme ceux-là croissent en puissance que l’armée camerounaise est venue ici à Genève se livrer en spectacle l’année dernière en tabassant des Camerounais qu’ils croyaient être tous issus de la tribu des « pauvres types “tontino-talibanesque” », alors qu’ils s’agissait simplement des Camerounais de la diaspora, indifféremment de leurs origines “sociologistiques”, donc se recrutant aussi bien au sein du troupeau des « moutons “Wadjos”» que sortis tout droit de l’antre des diablotins  « foncièrement paresseux, malhonnêtes, sournois, cyniques et méchants », ainsi que des groupes qui n’ont pas encore eu le malheur de passer sous les fourches qualificatives de notre futur premier professeur agrégé de sociologisme de l’histoire des sciences biyaiennes, qui, malgré des prétentions d’homme d’affaires fabriqué par des pontes d’un régime tribaliste pour contrer les hommes d’affaires bamilékés –le régime Biya ne fait que ça depuis 1982 pour les résultats que l’on connait(**) puisque rien de bien ne se bâtit sur le socle d’une intention diabolique, continue de s’exprimer comme un ancien pousseur mal éduqué qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être si un aventurier nommé Baongla, en quête d’aide-racketteur ne lui avait mis le pied à l’étrier d’un métier qui ne doit être pratiqué que par des gens dont la réserve est la qualité première : le journalisme.  

Oui ! Ailleurs, c’est l’armée qui se lève pour défendre le peuple quand les institutions que ce peuple s’est données sont en train de tomber en lambeaux. Même au Mali sous Amadou Toumani Touré, tombeur très respecté du tyran Moussa Traoré et démocrate éprouvé qui n’avait aucune envie de s’éterniser au pouvoir puisqu’il était à un mois d’organiser l’élection présidentielle à laquelle il n’était pas candidat, de jeunes militaires se sont élevés contre le fait que son régime ne faisait pas assez pour empêcher des terroristes de repousser un peu plus chaque jour, les frontières séparant leur maquis de l’arrière-pays du centre du pouvoir à Bamako, et l’ont renversé.

(*) On parlera alors d’un régime qui fut effectivement au pouvoir de 1982 à 1992, et qui était encore au pouvoir en 2020, par la grâce de la force brutale, malgré au moins deux “congédiations urnales”-passez-nous les néologismes- :  soit une première répudiation par les urnes par un certain John Fru Ndi soutenu par l’Union Pour le Changement (UPLC) et la confirmation de ce désaveu, 26 ans plus tard, en 2018, par un certain Maurice Kamto soutenu par “la Coalition autour du candidat Maurice Kamto”

(**) Les entrepreneurs Betis qui ont prospéré n’ont pas été “créés” par le régime, même s’ils ont bénéficié de son coup de main. Ceux qui ont été utilisés comme paravents des hommes du régime pour gérer des entreprises les ont coulées au grand regret de leurs patrons. En revanche, les Bamilékés qui ont été utilisés par des bétis du sérail pour gérer leurs rapines ont fait prospérer les affaires, au point de créer parallèlement leurs propres affaires. Ce n’est pas du tribalisme, juste la vérité des faits et j’attends que l’on m’apporte la preuve du contraire. Pas par défi, mais pour m’édifier un peu.

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